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À Seine-Port, les parents de néo-collégiens ont accepté que leur enfant n’obtienne pas de smartphone avant le lycée. En contrepartie, la mairie leur fournit un téléphone qui a pour seules fonctionnalités d’appeler et d’envoyer des messages. C’est en quelque sorte le retour du Nokia 3310 au collège. En Seine-et-Marne, à Seine-Port, quelques néo-collégiens et leurs parents ont accepté un accord proposé par la mairie dans le cadre d’une charte visant à réguler l’usage du smartphone dans l’espace public, notamment dans les établissements scolaires.

Si les parents acceptent de ne pas donner de smartphone à leur enfant avant le lycée, alors la mairie vient, en contrepartie, leur offrir un téléphone considéré comme classique: celui-ci peut uniquement permettre de téléphoner et envoyer des messages. « La décision fait partie d’un ensemble, d’une charte que nous avons mise en place sur la commune après un référendum qui comprenait notamment l’interdiction du smartphone dans les espaces publics », entame le maire de Seine-Port sur BFM Paris Île-de-France, Vincent Paul-Petit, ce mercredi 24 septembre.

« Peut-être qu’on s’y est pris un peu tard » Mais face aux difficultés qu’une interdiction totale de téléphone peut engendrer pour les enfants, notamment pour des questions de sécurité, la mairie a alors proposé ce compromis de fournir un téléphone aux fonctionnalités limitées, loin des innovations proposées par les smartphones d’aujourd’hui. « Pour aider les familles, on leur a dit ‘si votre enfant souhaite un téléphone et que vous souhaitez un téléphone pour pouvoir joindre votre enfant pour des questions de sécurité ou de pratique de la vie familiale, la commune en offrira un, très beau avec un écran tactile, qui ressemble tout à fait à un smartphone », explique Vincent Paul-Petit, maire (LR) de Seine-Port.

D’après l’édile, sur 17 enfants qui passaient en sixième lors de cette rentrée 2024, six familles ont accepté l’engagement soumis par la mairie. « Peut-être qu’on s’y est pris un peu tard, car beaucoup d’enfants sont équipés dès le CM1 à l’âge de 9 ans, ce qui est quand même effrayant d’ailleurs », souligne Vincent Paul-Petit, soucieux des répercussions causées par l’usage des smartphones chez les jeunes enfants et préadolescents notamment.

### Les conséquences de l’usage précoce des smartphones

Une urgence éducative aux yeux du maire Assurant que « les parents ont compris les dangers qui pèsent sur les enfants équipés d’un smartphone », l’élu met en avant le nombre conséquent de risques que comporte un usage précoce du smartphone « en termes de sédentarité, de myopie, de problèmes d’interactions avec les autres, de troubles de l’attention, d’intolérance à la frustration, de troubles du langage, etc… » « Les médecins sont maintenant unanimes pour considérer que c’est une catastrophe éducative et sanitaire, selon les mots de Monsieur Attal en novembre dernier. (…) On est dans une urgence d’éducation pour le bien de nos enfants », s’alarme Vincent Paul-Petit sur BFM Paris Île-de-France.

Le maire reconnaît que, par cette mesure anti-smartphone, « la mairie s’est intégrée dans quelque chose de très intime ». « Aller mettre son nez là-dedans, c’est aller là où on n’attend pas un maire », souligne l’édile qui estime toutefois que la mairie effectue, par ce biais, un rôle d’assistance aux parents. « On a des familles totalement submergées par un tsunami numérique qui emporte tout sur son passage. (…) Ils se détruisent littéralement, avec 95% [d’usage] distractif », regrette le maire de Seine-Port.

### Les chiffres alarmants de l’utilisation des écrans chez les jeunes

Selon une enquête publiée par le Centre national du Livre et menée par l’institut Ipsos, les écrans (hors livres numériques, audios et temps passé devant les écrans pour l’école et les études) mobilisent chaque jour 2h03 de temps d’une seule journée pour les 7-12 ans. Pour les 16-19 ans, cette durée passe à 5 heures et 10 minutes quotidiennes.