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Procès de Peter Cherif : Contestation des accusations de djihadisme

Le vétéran français du djihad, Peter Cherif, est actuellement jugé devant la Cour d’assises spéciale de Paris pour des accusations de terrorisme. Il est notamment soupçonné d’avoir joué un rôle auprès de Chérif Kouachi, l’un des assaillants de l’attaque contre Charlie Hebdo en 2015. Lors de l’ouverture de son procès, Peter Cherif a catégoriquement nié les faits qui lui étaient reprochés.

À la fin de la première journée d’audience, la présidente de la cour d’assises a interrogé l’accusé sur sa reconnaissance des infractions qui lui étaient imputées. Peter Cherif a simplement répondu : « Non, je ne reconnais pas les faits qui me sont reprochés ». Vêtu d’un costume gris et d’une chemise blanche, portant un masque chirurgical et de grosses lunettes, l’homme de 42 ans affiche une attitude réservée dans le box des accusés.

Les accusations portées contre Peter Cherif

Peter Cherif est jugé pour association de malfaiteurs terroriste criminelle entre 2011 et 2018, période pendant laquelle il aurait été actif au Yémen au sein d’Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa). Il est également accusé de la séquestration en bande organisée en 2011 de trois ressortissants français, membres de l’ONG Triangle Génération Humanitaire.

Cependant, c’est surtout sa possible implication dans l’attaque contre Charlie Hebdo qui retient l’attention lors de ce procès. Les juges d’instruction estiment que Peter Cherif a facilité l’intégration de Chérif Kouachi au sein d’Aqpa et avait connaissance de la mission qui lui avait été confiée de perpétrer un attentat en France. Des témoins ont affirmé que Aqpa conseillait aux combattants étrangers arrivant au Yémen de retourner dans leur pays d’origine pour commettre des attentats, ce qui aurait également été suggéré à Peter Cherif.

La défense de Peter Cherif

Lors de son audition, Peter Cherif a nié avoir eu connaissance de la mission confiée à son ami Chérif Kouachi. Il a également maintenu des contacts avec ce dernier lors de son retour en France, selon les accusations. Son avocat, Me Sefen Guez Guez, a souligné que la présence de son client à ce procès était pour être entendu et qu’il souhaitait le faire dans des conditions sereines.

Le procès de Peter Cherif est prévu jusqu’au 4 octobre. Les parties civiles, dont Charlie Hebdo, attendent des réponses de la part de l’accusé. Me Richard Malka, avocat du journal, a exprimé l’attente de comprendre comment Peter Cherif, en partant des Buttes-Chaumont à Paris, a pu être impliqué dans des activités terroristes menant jusqu’à Ben Laden.

Le parcours de Peter Cherif

Peter Cherif, également connu sous le pseudonyme d’Abou Hamza, a une histoire marquée par le terrorisme. Converti à l’islam en 2003, il a été une figure de la filière terroriste des Buttes-Chaumont à Paris, aux côtés des frères Kouachi. En 2004, il part combattre en Irak et est capturé par les Américains. Condamné à 15 ans de prison, il s’échappe pour la Syrie en 2007 avant d’être expulsé vers la France.

En fuite en 2011 avant sa condamnation à cinq ans de prison, Peter Cherif se rend au Yémen où il passe sept ans avant d’être arrêté à Djibouti en 2018. Durant son séjour au Yémen, il aurait rencontré Anwar al-Awlaqi, un prédicateur radical tué en 2011, participé à des activités militaires d’Aqpa et contribué à la fabrication d’engins explosifs et à la recherche de cibles pour des attentats.

Le procès de Peter Cherif met en lumière les liens entre le terrorisme international et la France, ainsi que les défis posés par la radicalisation et l’extrémisme violent. Les accusations portées contre lui soulèvent des questions sur la prévention du terrorisme et la lutte contre les réseaux terroristes. Le verdict attendu à l’issue de ce procès pourrait avoir des répercussions sur la sécurité nationale et la justice en France.