Alors que le difficile examen du texte se poursuit au Parlement, la piste d’une seconde journée de solidarité semble écartée.
Les ministres avertissaient dès la présentation du projet de loi de finances (PLF) que celui-ci était perfectible. En effet, le nouveau gouvernement Barnier n’avait que deux semaines pour préparer le budget 2025 dans un contexte de déficits en hausse. Dans l’urgence, le nouvel exécutif avait inscrit des mesures d’économies controversées pour atteindre l’objectif de 40 milliards de coupes dans les dépenses l’année prochaine.
Cependant, la discussion parlementaire tendue et les alertes des entreprises, des élus locaux et d’autres acteurs ont poussé le gouvernement à revoir sa copie. Le ministre de l’Économie, Antoine Armand, a annoncé dans une interview aux Échos son intention d’atténuer la hausse des cotisations patronales sur les bas salaires prévue dans le budget 2025. Cette mesure, qui visait à récupérer jusqu’à 5 milliards d’euros, était source de débats au sein du gouvernement.
En ce qui concerne les mesures d’économies pour compenser les allègements de charges, les détails restent flous. Cependant, il semble que l’idée d’une deuxième journée de solidarité soit écartée. Cette proposition n’était pas bien reçue, même au sein du « socle commun ».
Le gouvernement envisage également de revoir certaines économies prévues pour les collectivités territoriales, notamment pour les départements qui rencontrent des difficultés financières en raison de la crise immobilière. Les droits de mutation à titre onéreux, une source importante de revenus pour les départements, ont chuté en raison de la crise.
En ce qui concerne la mesure la plus controversée du budget 2025, le report de six mois de la revalorisation des pensions, elle devrait être modifiée dans la version finale. Cette mesure, qui permettrait à la Sécurité sociale d’économiser 3,6 milliards d’euros, a suscité de nombreuses critiques au Parlement.
Face à l’opposition rencontrée au Parlement et dans l’opinion publique, le gouvernement envisage d’exempter les « petites retraites » de cette mesure. Les seuils de 1 200 euros, 1 600 euros ou 2 000 euros de pension par mois ont été discutés lors des débats parlementaires. Il reste à déterminer sur quel seuil le gouvernement se décidera.