news-22092024-075436

L’équipe gouvernementale de Barnier et l’union nationale selon Macron

Le bras de fer entre le camp présidentiel et Les Républicains, ces derniers jours, a abouti à un gouvernement partagé à parts presque égales entre Renaissance et le parti de droite. Seul Didier Migaud, à la justice, apparaît comme une figure sociale-démocrate.

Chacun reconnaîtra les siens. Il y avait, samedi soir après 20 heures, deux types de ministres exprimant leur gratitude sur le réseau social X : ceux qui remerciaient le président et le premier ministre de les avoir nommés et ceux qui rendaient grâce au seul premier ministre. Le 45e gouvernement de la Ve République se divise déjà entre fidèles d’Emmanuel Macron et alliés de Michel Barnier.

D’abord annoncé sur le plateau de BFM-TV, puis par le secrétaire général de la présidence, Alexis Kohler, quelques minutes plus tard, depuis le jardin d’hiver de l’Elysée, ce nouvel exécutif s’apparente à une armée d’inconnus, dans laquelle Rachida Dati fait figure de poids lourd. C’est « un gouvernement Barnier », commentait-on, laconique, à l’Elysée, comme pour prendre ses distances avec une équipe sans éclat, qui acte la fin du dépassement.

Il fallait un nombre conséquent de nouveaux visages pour masquer la continuité : sept ministres du gouvernement Attal sont reconduits, en dépit de la défaite du camp présidentiel aux élections législatives. Il fallait aussi éconduire les vedettes susceptibles de s’engager dans la course à l’Elysée (Xavier Bertrand, Gérald Darmanin, Bruno Le Maire, David Lisnard, Valérie Pécresse, Laurent Wauquiez…), afin de tenir ce gouvernement fragile à l’écart des soubresauts de la prochaine présidentielle. Enfin, plusieurs personnalités ont tout simplement refusé de rentrer dans ce gouvernement de crise, à la durée de vie incertaine.

Cette « équipe », selon le mot du premier ministre, accouchée dans la douleur après deux semaines d’intenses tractations, est par ailleurs fortement déséquilibrée. Emmanuel Macron avait fixé un objectif inatteignable à son premier ministre, « se rapprocher le plus possible de l’union nationale ». Mais seul l’ancien député socialiste Didier Migaud, président de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), a cédé aux sirènes du pouvoir exécutif, ce qui lui vaut la deuxième place dans l’ordre protocolaire.

Un « profil délicat »

Ce proche de Laurent Fabius, qui a quitté la vie politique en 2010, succède, à 72 ans, à Eric Dupond-Moretti au ministère de la justice. Où il devra s’accorder avec le nouveau ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau. Ce dernier, incarnation de la droite conservatrice, dont la nomination annoncée a suscité l’indignation des macronistes et du MoDem, est mis au défi sur les questions d’immigration et de sécurité, alors qu’il n’a eu de cesse de dénoncer le « laxisme » de la Macronie sur ces questions. « Les Français n’attendent qu’une chose des responsables publics : des résultats. Je suis donc là pour agir, avec un seul mot d’ordre : rétablir l’ordre pour assurer la concorde », a affirmé l’élu vendéen sur X, après sa nomination.

Cette nouvelle équipe gouvernementale soulève des interrogations quant à sa composition et son équilibre. La répartition entre les fidèles d’Emmanuel Macron et les alliés de Michel Barnier semble refléter les tensions politiques actuelles. Certains ministres expriment leur gratitude envers le président et le premier ministre, tandis que d’autres se montrent plus réservés et n’adressent leurs remerciements qu’au premier ministre. Cette division précoce au sein du gouvernement souligne les défis auxquels il devra faire face pour maintenir une certaine cohésion.

L’annonce de ce nouvel exécutif a été précédée de semaines de tractations intenses, soulignant les difficultés rencontrées pour former une équipe équilibrée. La nomination de certains ministres a été critiquée, notamment celle de Bruno Retailleau au ministère de l’intérieur, en raison de ses positions conservatrices et de ses prises de position tranchées sur des sujets sensibles tels que l’immigration et la sécurité. Cette diversité d’opinions au sein du gouvernement soulève des questions sur sa capacité à agir de manière unie et efficace pour répondre aux attentes des citoyens.

Malgré les défis qui se profilent, le gouvernement Barnier affiche une certaine volonté de rassembler différentes sensibilités politiques. La présence de Didier Migaud, figure sociale-démocrate, aux côtés de ministres plus conservateurs, témoigne de la diversité des perspectives qui devront être prises en compte dans les décisions à venir. La tâche qui attend cette équipe gouvernementale s’annonce complexe, mais elle devra faire preuve de cohésion et d’efficacité pour répondre aux attentes des Français.

En conclusion, l’équipe gouvernementale de Barnier représente un mélange de fidèles d’Emmanuel Macron et d’alliés de Michel Barnier, avec des défis à relever pour maintenir son unité et répondre aux attentes des citoyens. La diversité des opinions au sein du gouvernement soulève des questions sur sa capacité à agir de manière concertée et efficace. Il reste à voir comment cette nouvelle équipe gouvernementale parviendra à surmonter les obstacles qui se dressent sur son chemin et à répondre aux défis qui se présentent.