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La retraite par capitalisation dans la fonction publique : un sujet tabou depuis vingt ans

Sur les presque 6 millions de fonctionnaires que compte le pays, quelque 4,5 millions cotisent à hauteur de 5% de leurs primes, l’employeur versant lui aussi 5% du montant. Instauré en 2005, le régime additionnel de la fonction publique (RAFP) couvre cette grande majorité des fonctionnaires et compte parmi son conseil d’administration les huit organisations syndicales représentatives des agents publics.

Depuis son instauration, le RAFP a été un pilier essentiel du système de retraite des fonctionnaires, mais avec la baisse inéluctable du nombre d’actifs par rapport au nombre de retraités, des voix s’élèvent pour défendre l’introduction d’une part de capitalisation dans un système qui montre des signes de faiblesse. Gérald Darmanin, le ministre de la Justice, envisage ainsi le remplacement « d’une partie de la retraite par répartition par de la capitalisation », ouvrant ainsi la voie à un débat sur l’avenir du système de retraite des fonctionnaires.

Les discussions autour de l’introduction de la capitalisation dans le système de retraite ne se limitent pas au gouvernement. Gabriel Attal, le chef des députés macronistes, estime que « tout est ouvert, y compris la question de la capitalisation ». Cette question est également soulevée du côté de l’opposition, avec le rapporteur général du budget du Sénat, Jean-François Husson (LR), qui voit dans l’épargne individuelle un moyen de consolider le système par répartition. Même du côté du patronat, l’idée d’introduire un étage supplémentaire au système de retraite commence à faire son chemin.

Cependant, cette proposition ne fait pas l’unanimité parmi les syndicats. Invités à discuter avec les représentants patronaux pour trouver des solutions de réforme, les syndicats se montrent divisés sur la question de la capitalisation. Alors que certains voient en cette proposition une opportunité de moderniser le système de retraite, d’autres craignent les conséquences sur les travailleurs.

La question de la retraite par capitalisation dans la fonction publique est donc au cœur des débats actuels sur la réforme des régimes de retraite en France. Alors que le système de retraite par répartition montre des signes de faiblesse, les propositions visant à introduire la capitalisation suscitent des réactions diverses au sein de la classe politique et des syndicats. Il reste à voir comment cette question épineuse sera abordée et si des solutions consensuelles pourront émerger pour garantir un système de retraite solide et équitable pour tous les fonctionnaires.