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La crise des familles sans-abri à Paris: la lutte quotidienne dans les gares

Les Jeux olympiques de Paris sont désormais terminés, mais la réalité des familles sans-abri, souvent avec des enfants, reste préoccupante dans les rues de la capitale. Malgré les efforts déployés par la préfecture pour offrir des solutions d’hébergement, de nombreuses familles se retrouvent toujours sans logement ou avec des alternatives inadaptées. Chaque soir, c’est la même incertitude pour ces familles vulnérables qui cherchent désespérément un toit pour la nuit, souvent en vain.

Le retour des populations sans-abri après les Jeux olympiques

Lors des Jeux olympiques de Paris, les campements de personnes sans-abri s’étaient faits rares dans les rues de la capitale. Cependant, depuis la fin de l’événement, les associations constatent un retour à la rue des populations les plus précaires. En cette période de rentrée scolaire, des dizaines d’enfants se retrouvent sans abri aux côtés de leurs parents, confrontés à des conditions de vie extrêmement difficiles.

Esther Bance, une sans-abri originaire du Burkina Faso, raconte son quotidien à BFM Paris-Ile-de-France : « Avec ma fille, on dort dans les gares. On a déjà dormi à la gare de Nice. Ici, j’ai déjà dormi à la gare de Lyon. » Pour beaucoup de ces familles, l’appel au numéro d’urgence 115 se révèle souvent infructueux, laissant les parents et les enfants contraints de passer la nuit dans des lieux publics, exposés aux dangers de la rue.

Une incertitude permanente pour les familles sans solution d’hébergement

Les familles sans-abri se retrouvent dans une situation de détresse sans issue. L’association Médecins du Monde souligne l’impact dévastateur de l’instabilité liée au manque de logement sur la santé et le bien-être de ces familles. Milou Borsotti, chargé de projet pour Médecins du Monde, explique : « Le fait d’être à la rue, d’être constamment dans une incertitude de l’endroit où l’on va pouvoir dormir ce soir fait que les questions de suivi médical, de rendez-vous sont forcément dans un plan qui est secondaire parce qu’on s’occupe avant tout de sa survie. »

Malgré les efforts déployés par la préfecture de région pour reloger les personnes sans-abri de façon pérenne, de nombreuses familles restent sans réponse favorable. Akaene Seri, mère de deux jeunes enfants, témoigne de sa situation précaire : « Depuis plusieurs mois, avec mes enfants, nous dormons dans la rue ou dans le métro. Récemment, la préfecture m’a dirigée vers Besançon, à 4 heures de Paris, ce qui complique davantage ma situation. »

Appel à l’action de la part des autorités

Face à cette crise humanitaire qui touche des centaines de familles à Paris, l’avocat Samy Djemaoun en appelle à l’État pour une prise en charge plus adaptée et individualisée : « Je souhaite que la préfecture de la région prenne en compte, lorsqu’on saisit un juge, la situation particulière et individuelle de chaque famille et qu’elle n’oriente pas de façon automatique des familles vers des solutions d’hébergement temporaires. »

La dignité humaine de ces familles sans-abri est gravement compromise, et il est urgent que des mesures concrètes soient prises pour leur venir en aide. En 2022, 167 familles à Paris, dont 250 mineurs, n’ont pas obtenu de réponse favorable à leur demande d’hébergement, mettant en lumière l’urgence de la situation et la nécessité d’une action immédiate.

En fin de compte, la crise des familles sans-abri à Paris persiste malgré les efforts des autorités et des associations. Il est impératif que des solutions durables et adaptées soient mises en place pour offrir un toit et un avenir aux plus démunis de notre société.