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Publié il y a 9 heures,
Mis à jour il y a 6 heures

Amine Ouzlifi, porte-parole de l’entreprise Cebon qui commercialise la célèbre pâte à tartiner El Mordjene.
Le Figaro

Depuis le siège de son entreprise à Fouka, à une trentaine de kilomètres à l’ouest d’Alger, Amine Ouzlifi contemple la mer. Il se demande ce qui se passe de l’autre côté, en France, où la pâte à tartiner El Mordjene est désormais interdite. Pour lui et l’équipe de Cebon, c’est un coup dur incompréhensible. Exporté depuis 2022, ce produit phare se retrouve soudain banni de l’Union Européenne. Les autorités algériennes n’ont pas encore réagi à cette décision, mais en Algérie, de nombreux citoyens expriment leur amertume face à cette « injustice ».

Le début de l’été avait été marqué par une vague d’enthousiasme pour la pâte à tartiner El Mordjene. Des influenceurs s’étaient emparés du produit sur les réseaux sociaux, vantant ses qualités avec des éloges gourmands. La crème de noisettes grillées, aux saveurs comparées à celles du Kinder Bueno par les Algériens, avait suscité un engouement tel que sa disparition des étals français est devenue inévitable. Amine Ouzlifi raconte : « Le buzz a coïncidé avec les vacances de la diaspora. Les Algériens en visite ont emporté des pots dans leurs valises, propageant ainsi le succès du produit à leur retour en France. »

La réaction des consommateurs algériens est unanime : c’est une déception profonde. Pour eux, l’interdiction de la pâte à tartiner El Mordjene est perçue comme une injustice. Les réseaux sociaux se sont enflammés de messages de soutien à l’entreprise Cebon et de critiques envers la décision de l’Union Européenne. Certains se demandent si des intérêts politiques ou économiques ne seraient pas derrière cette mesure soudaine.

Impact sur l’entreprise Cebon

Pour Cebon, cette interdiction a des conséquences majeures. L’entreprise, qui avait vu en El Mordjene un produit phare promis à un succès international, se retrouve désormais dans l’incertitude. Les investissements réalisés pour l’exportation du produit en Europe risquent d’être compromis. Amine Ouzlifi et son équipe cherchent activement des solutions pour faire face à cette situation inattendue.

Réactions des autorités algériennes

Alors que les Algériens expriment leur mécontentement, les autorités du pays restent silencieuses. Aucune réaction officielle n’a été communiquée concernant l’interdiction d’El Mordjene en Europe. Cette absence de prise de position soulève des interrogations quant aux relations diplomatiques entre l’Algérie et l’Union Européenne. Les consommateurs attendent des éclaircissements sur les raisons qui ont conduit à cette sanction.

Appel à la mobilisation

Face à cette situation, des voix s’élèvent en Algérie pour demander une mobilisation en faveur de la pâte à tartiner El Mordjene. Des pétitions circulent sur les réseaux sociaux, appelant à soutenir l’entreprise Cebon et à faire pression pour lever l’interdiction. La solidarité des consommateurs et des citoyens se manifeste à travers des actions de sensibilisation et de protestation.

En conclusion, l’interdiction de la pâte à tartiner El Mordjene en Europe a suscité une réaction amère en Algérie. L’entreprise Cebon se retrouve confrontée à un défi majeur, tandis que les consommateurs expriment leur soutien et leur indignation. L’avenir d’El Mordjene reste incertain, mais la mobilisation citoyenne pourrait bien jouer un rôle déterminant dans cette affaire.