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Analyse de l’interview de Michel Barnier: Points clés à retenir

Au lendemain de l’annonce de son gouvernement, le premier ministre était l’invité du JT de France 2 dimanche soir.

LE CONTEXTE

Le gouvernement Barnier à la loupe
Découvrez ci-dessous l’ensemble des 39 ministres et secrétaires d’Etat du gouvernement de Michel Barnier, parmi lesquels on retrouve huit qui ont déjà participé à des gouvernements sous la présidence d’Emmanuel Macron.

Ministres
Didier Migaud : ministre de la justice
Catherine Vautrin : ministre du partenariat avec les territoires et de la décentralisation
Bruno Retailleau : ministre de l’intérieur
Anne Genetet : ministre de l’éducation nationale
Jean-Noël Barrot : ministre de l’Europe et des affaires étrangères
Rachida Dati : ministre de la culture et du patrimoine
Sébastien Lecornu : ministre des armées et des anciens combattants
Agnès Pannier-Runacher : ministre de la transition écologique, de l’énergie, du climat et de la prévention des risques
Antoine Armand : ministre de l’économie, des finances et de l’industrie
Geneviève Darrieussecq : ministre de la santé et de l’accès aux soins
Paul Christophe : ministre des solidarités, de l’autonomie et de l’égalité entre les femmes et les hommes
Valérie Létard : ministre du logement et de la rénovation urbaine
Annie Genevard : ministre de l’agriculture, de la souveraineté alimentaire et de la forêt
Astrid Panosyan-Bouvet : ministre du travail et de l’emploi
Gil Avérous : ministre des sports, de la jeunesse et de la vie associative
Patrick Hetzel : ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche
Guillaume Kasbarian : ministre de la fonction publique, de la simplification et de la transformation de l’action publique
François-Noël Buffet : ministre auprès du premier ministre, chargé des outre-mer
Laurent Saint-Martin : ministre auprès du premier ministre, chargé du budget et des comptes publics

Ministres délégués
Auprès du premier ministre et du ministre de l’Europe et des affaires étrangères : Benjamin Haddad, chargé de l’Europe
Auprès du premier ministre : Nathalie Delattre, chargée des relations avec le Parlement ; Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement ; Marie-Claire Carrère-Gée, chargée de la coordination gouvernementale
Auprès de la ministre du partenariat avec les territoires et de la décentralisation : Françoise Gatel, chargée de la ruralité, du commerce et de l’artisanat ; François Durovray, chargé des transports ; Fabrice Loher, chargé de la mer et de la pêche
Auprès du ministre de l’Intérieur : Nicolas Daragon, chargé de la sécurité du quotidien
Auprès de la ministre de l’éducation nationale : Alexandre Portier, chargé de la réussite scolaire et de l’enseignement professionnel
Auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères : Sophie Primas, chargée du commerce extérieur et des Français de l’étranger
Auprès du ministre de l’économie, des finances et de l’industrie : Marc Ferracci, chargé de l’industrie ; Marie-Agnès Poussier-Winsback, chargée de l’économie sociale et solidaire, de l’intéressement et de la participation ; Marina Ferrari, chargée de l’économie du tourisme
Auprès de la ministre de la transition écologique, de l’énergie, du climat et de la prévention des risques : Olga Givernet, chargée de l’énergie
Auprès du ministre des solidarités, de l’autonomie et de l’égalité entre les femmes et les hommes : Agnès Canayer, chargée de la famille et de la petite enfance

Secrétaires d’État
Auprès du ministre de l’intérieur : Othman Nasrou, chargé de la citoyenneté et de la lutte contre les discriminations
Auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères : Thani Mohamed Soilihi, chargé de la francophonie et des partenariats internationaux
Auprès du ministre de l’économie, des finances et de l’Industrie : Laurence Garnier, chargée de la consommation
Auprès du ministre des solidarités, de l’autonomie et de l’égalité entre les femmes et les hommes : Salima Saa, chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes
Auprès du ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche : Clara Chappaz, chargée de l’intelligence artificielle et du numérique.

Les équilibres politiques au sein du gouvernement Barnier
Parmi les 17 ministres de plein exercice :
7 issus des rangs d’Ensemble pour la République (EPR)
3 issus des rangs des Républicains (LR)
2 divers droite
2 issus des rangs du MoDem
1 divers gauche
1 issu d’Horizons
1 LIOT

Parmi les six ministres rattachés auprès du premier ministre :
3 EPR
2 LR
1 issu des rangs du Parti radical

Parmi les seize ministres délégués et secrétaires d’État :
5 LR
2 DVD
2 EPR
2 UDI
2 personnalités expertes
1 Horizons
1 MoDem
1 LIOT

Michel Barnier sur France 2
Michel Barnier a répondu aux questions de Laurent Delahousse suite à la constitution de son gouvernement.

Michel Barnier souhaite que la « santé mentale » soit la « grande cause nationale » en 2025
Le premier ministre a annoncé qu’il souhaitait faire de la « santé mentale » la « grande cause nationale » de l’année 2025. La psychiatrie subit une crise grave et persistante en France : un tiers des postes de praticiens hospitaliers sont vacants et le volume de lits diminue, alors que le nombre de patients a été multiplié par deux ces vingt dernières années. Un Conseil national de la refondation consacré à la santé mentale, très attendu, était programmé cet été mais avait été annulé après la dissolution de l’Assemblée nationale, décidée par Emmanuel Macron.

Michel Barnier : « Je pense qu’on doit traiter cette question de l’immigration avec beaucoup plus de rigueur »
Le premier ministre a estimé que l’on devait « traiter cette question de l’immigration avec beaucoup plus de rigueur ». « Il y aura des ruptures, beaucoup plus de fermeté et en même temps de l’humanité », a-t-il ajouté, précisant qu’il s’agit de « la ligne » qu’il compte « suivre » avec Bruno Retailleau, nouveau ministre de l’intérieur. « On va faire des choses pratiques, comme tous nos voisins, pour maîtriser et limiter une immigration qui devient souvent insupportable et qui d’ailleurs conduit à ne pas bien accueillir ceux qu’on accueille chez nous », a poursuivi le premier ministre. « Il n’y aura pas d’idéologie, il n’y aura pas de sectarisme » a-t-il toutefois assuré, en projetant de prendre des mesures également « en bonne intelligence avec eux [nos voisins européens] ». Il a refuté tout « tabou ou totem », y compris sur une possible suppression de l’aide médicale d’Etat. « Je voudrais aussi m’attaquer à un sujet qui coûte beaucoup d’argent, qui est celui de la fraude fiscale bien sûr, mais aussi de la fraude sociale », a-t-il déclaré.

Réforme des retraites : « Je veux faire confiance aux partenaires sociaux pour améliorer cette loi »
Interrogé sur la réforme des retraites, héritage très critiqué des précédents gouvernements macronistes, Michel Barnier a dit vouloir que « le cadre financier [soit] préservé », mais laisse la porte ouverte à une « amélioration » de la réforme des retraites. « Moi, je veux faire confiance aux partenaires sociaux pour améliorer cette loi », a-t-il déclaré. « J’ai toujours pensé que le temps qu’on passe à écouter, à dialoguer, à se concerter, à respecter l’autre, ce n’est jamais du temps perdu », a-t-il assuré, rappelant qu’il est à l’origine de la Commission nationale du débat public (CNDP) créée grâce à la « loi Barnier » de 1995.

« Je ne vais pas alourdir encore l’impôt sur l’ensemble des Français », assure Michel Barnier
Commençant par rappeler le contexte de « 3 000 milliards de dette et 50 milliards d’intérêts à payer par an », le premier ministre assure qu’il n’augmentera pas les impôts pour « les gens les plus modestes ni sur les gens qui travaillent ni sur les classes moyennes ». Mais il n’écarte pas d’autres hausses plus ciblées : « Je ne vais pas exclure l’effort national qu’il faudra faire pour redresser la situation, que les personnes les plus fortunées participent. » Il va demander au gouvernement de « réfléchir à cet effort de solidarité auquel les plus riches doivent prendre leur part ». Il a mentionné également la possibilité que « les très grandes sociétés multinationales, qui marchent bien, [pourraient] contribuer à l’effort national de redressement ».

PMA, IVG, mariage pour tous : les « grandes lois » de « progrès social ou sociétal » seront « intégralement préservées », assure Michel Barnier pour qui il n’y a « aucune ambiguïté »
Les « grandes lois » de « progrès social ou sociétal » seront « intégralement préservées », a assuré Michel Barnier sur France 2, « qu’il s’agisse du mariage pour tous ou de la PMA dans les dernières dispositions de 2021 », ou encore « de la loi de Simone Veil ». Le premier ministre a ajouté qu’il serait « un rempart pour qu’on préserve l’ensemble de ces droits acquis » en matières « de libertés, de progrès social. Il n’y a aucune ambiguïté », a déclaré le chef du gouvernement au lendemain de la présentation de son gouvernement où sont entrées plusieurs personnalités conservatrices.

Michel Barnier appelle à la « cohésion » et la « fraternité » au sein du gouvernement
« Moi, ce qui m’intéresse, c’est de créer une ambiance avec l’équipe gouvernementale qui permette à toutes les initiatives, toutes les énergies de s’exprimer, a-t-il assuré. On va parler dans un climat de plus grande cohésion, de plus grande fraternité. »

Michel Barnier : « Nous ne sommes pas en cohabitation »
Invité sur France 2 à répondre aux critiques sur son gouvernement, Michel Barnier a appelé à la fraternité, en promettant qu’il allait « travailler à cela ». A la question : « Qui fixe la ligne politique de votre gouvernement ? », le premier ministre a affirmé qu’il ne s’agissait pas d’une cohabitation, « parce que l’essentiel du socle parlementaire qui va accompagner le gouvernement est constitué de députés, de sénateurs, qui ont pour beaucoup soutenu, accompagné, le président de la République depuis sept ans et en même temps, il n’y a pas de majorité ». « Il faut être très clair, le président préside et le gouvernement gouverne », a ajouté Michel Barnier. « Il n’y aura pas de polémique avec le chef de l’Etat, c’est l’intérêt du pays », a poursuivi le premier ministre, qui a par ailleurs souhaité un « esprit de compromis positif, dynamique à l’Assemblée nationale avec le chef de l’Etat ».

Passation des pouvoirs à Bercy
Bruno Le Maire a quitté Bercy sous les applaudissements après avoir effectué la passation des pouvoirs avec Antoine Armand, qui devient le nouveau ministre de l’économie du gouvernement de Michel Barnier.

Le nouveau ministre du budget, Laurent Saint-Martin, a annoncé qu’il y aurait « des choix forts à assumer » pour le redressement des finances publiques
« On ne redresse pas structurellement les finances publiques d’un pays sans d’abord relancer son activité, sans d’abord retrouver son attractivité et sa compétitivité. Oui, il y aura des choix forts à assumer », a déclaré dimanche le nouveau ministre lors de la passation des pouvoirs avec son prédécesseur, Thomas Cazenave, à Bercy. « Aujourd’hui il s’agit de faire face à un nouveau défi collectif, reprendre le chemin de la souveraineté et de l’indépendance en maîtrisant nos finances publiques », a poursuivi M. Saint-Martin, 39 ans, qui est directement rattaché au premier ministre. « Je proposerai dans les prochains jours au Parlement des choix forts avec trois priorités : financer les priorités du gouvernement, consolider ce qui marche dans notre pays et réduire les dépenses publiques, tout en veillant à améliorer leur efficience », a poursuivi le ministre. Dans le projet de budget pour 2025 qu’il prévoit de présenter au début du mois d’octobre, possiblement le 9, le gouvernement devra détailler la manière dont il compte redresser les finances publiques de la France, qui se trouvent dans une situation budgétaire « très grave », selon Michel Barnier.

« La Manif pour tous » au gouvernement ? Michel Barnier sommé de « clarifier » son projet sociétal
« Contre le mariage pour tous, l’ouverture de la PMA aux couples lesbiens, l’interdiction des thérapies de conversion, la constitutionnalisation de l’IVG ou les droits des personnes trans… Et parfois contre tout cela à la fois » : l’association SOS Homophobie a exprimé dimanche sa « profonde indignation » en découvrant le nom de certains ministres. Pour Jean-Luc Romero-Michel, militant LGBT et pro-euthanasie, c’est « le retour de la Manif pour tous », ce collectif qui avait milité contre le mariage homosexuel il y a plus de dix ans. « Jamais depuis (…), un gouvernement n’aura compté autant de ministres opposés à l’égalité des droits ! », s’insurge sur X l’adjoint à la mairie de Paris aux droits humains. Même réaction interloquée de la militante féministe Caroline de Haas sur X : « On a la Manif pour tous à l’intérieur, à l’agriculture, à l’enseignement supérieur, à la lutte contre les discriminations et à la consommation. C’est sidérant. » « Ce qui nous inquiète, c’est la masse de personnes aux positions très conservatrices (…). Le risque, c’est de s’attaquer à des droits précédemment acquis », a dit à l’Agence France-Presse la présidente de SOS Homophobie, Julia Torlet. L’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) a par ailleurs de son côté « exigé » la « reprise sans délai de la discussion sur le projet de loi » auquel s’est notamment opposé avec virulence Bruno Retailleau, nouveau ministre de l’intérieur, qui a mené la bataille contre l’inscription de l’IVG dans la Constitution et particulièrement visé par les associations.

Passation des pouvoirs à Bercy, de Bruno Le Maire à son successeur, Antoine Armand
« Notre travail à nous, dans ce monde, c’est de faciliter la tâche des entreprises, de celles et ceux qui y travaillent », a dit dimanche le nouveau ministre de l’économie, Antoine Armand, à l’occasion de son arrivée à Bercy. « C’est de les accompagner et de ne pas les encombrer de normes parfois inutiles ou contradictoires, de faire en sorte que tous les Français qui travaillent aient un salaire décent », a-t-il ajouté lors de la cérémonie de passation de pouvoir avec son prédécesseur, Bruno Le Maire. Dans son discours, le ministre démissionnaire avait déclaré que son successeur ne trouverait, « dans un tiroir, aucune augmentation d’impôts car, vous le savez, a ajouté M. Le Maire, je refuse depuis sept ans cette solution de facilité ». Un sujet qu’Antoine Armand n’a ni relevé ni évoqué lors de sa prise