Paiements pour services environnementaux : Une solution innovante pour lutter contre la pollution agricole en Ille-et-Vilaine
Dans une démarche novatrice visant à récompenser les agriculteurs adoptant des pratiques plus respectueuses de l’environnement, quinze exploitants agricoles d’Ille-et-Vilaine se sont engagés dans un projet pilote prometteur. Ce dispositif, appelé Paiements pour services environnementaux (PSE), a pour objectif principal de lutter contre la pollution des nitrates et l’érosion des sols dans le sud-est du département.
Initié en 2022, ce programme expérimental, qui rémunère les agriculteurs participants, s’étendra jusqu’en 2027. Cette initiative a été déployée sur le sous-bassin versant de la Seiche, concentrant ses efforts sur les masses d’eau du Prunelay, de la Quincampoix et de la Planche aux Merles. Malheureusement, seulement 3% de ces masses d’eau sont actuellement considérées comme étant en bon état, avec une situation plus préoccupante encore à l’est du département, où aucune n’a atteint cet état. Cette situation alarmante a des répercussions directes sur la biodiversité locale, comme le souligne Pauline Philippe, animatrice agricole chez Eaux et Vilaine.
L’Établissement public territorial de bassin supervise ce projet, financé par l’Agence de l’eau Loire-Bretagne. Le cahier des charges du PSE, spécifiquement adapté au territoire, encourage les agriculteurs à adopter des pratiques telles que la couverture maximale des sols en interculture estivale et automnale, ainsi que l’optimisation de la fertilisation des cultures, en particulier du maïs, afin de limiter les fuites de nitrates dans les cours d’eau.
Une incitation à adopter des pratiques agricoles plus respectueuses
Les agriculteurs participant au projet sont encouragés à ajuster leur apport d’azote, notamment en ce qui concerne le fumier organique, pour réduire les impacts sur l’environnement. En ce qui concerne la couverture des sols, essentielle pour limiter l’érosion, les agriculteurs sont invités à éviter les sols nus en semant des couverts végétaux. Cette pratique, comme l’explique Pauline Philippe, permet de maintenir les sols en bonne santé.
Un agriculteur de Marcillé-Robert témoigne de l’efficacité de cette approche : « Dès qu’on peut, on sème un couvert végétal. Il y en a plusieurs sortes possibles. Nous, on met du trèfle par exemple entre deux céréales. On utilise aussi un mélange avec du radis, qui reste tout l’hiver avant le maïs. L’avantage, c’est que ça ramène de l’azote pour la culture d’après. »
En parallèle des mesures agricoles mises en place, des séances d’échanges et de rencontres collectives sont organisées régulièrement, animées par l’équipe d’Eaux & Vilaine. Ces moments permettent aux agriculteurs de partager leurs expériences et d’apprendre les uns des autres pour améliorer leurs pratiques.
Une récompense financière pour des pratiques vertueuses
Chaque année, un suivi des pratiques est effectué, avec des prélèvements dans les couverts végétaux pour évaluer la quantité de nitrates piégée. Ce suivi rigoureux vise à mesurer les progrès réalisés et à récompenser les agriculteurs pour leurs efforts en faveur de l’environnement.
Grâce à ce dispositif flexible et adapté, les exploitants agricoles bénéficient d’un soutien financier conséquent, avec environ 100 000 € reversés chaque année aux exploitations en fonction des résultats environnementaux obtenus. Un agriculteur souligne l’importance de cette récompense : « Une bonne partie du paiement est basée sur l’évolution. Si on part sur une base mauvaise, on touche pas mal d’argent. Ceux qui s’appliquaient déjà avant sont moins récompensés. »
En conclusion, le projet de Paiements pour services environnementaux en Ille-et-Vilaine représente une avancée significative dans la lutte contre la pollution agricole et l’érosion des sols. En récompensant les agriculteurs pour leurs pratiques respectueuses de l’environnement, ce dispositif encourage l’adoption de méthodes durables et contribue à la préservation des ressources naturelles essentielles pour notre avenir.
