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Le cri d’alarme des professionnels de la protection de l’enfance dans la rue

Mercredi dernier, les professionnels de la protection de l’enfance ont manifesté dans les rues de Paris pour alerter sur la crise sans précédent que traverse leur secteur. Cette mobilisation, initiée par le collectif des 400 000 regroupant une soixantaine d’associations et de fédérations, a réuni des milliers de personnes autour d’une cause fondamentale : la protection des enfants les plus vulnérables de notre société.

Le directeur général de la Convention nationale des acteurs de la protection de l’enfance (Cnape), Pierre-Alain Sarthou, a souligné l’urgence de la situation : « Tous les voyants sont au rouge, on est face à une crise d’une ampleur vraiment inédite ». Avec plus de 3 000 enfants vivant à la rue, 3 350 en attente de placement et 8 000 anciens enfants placés sans domicile fixe, la situation est critique.

Les défis actuels du secteur de la protection de l’enfance en France

En Alsace, on dénombre 400 mesures de placement en attente faute de places disponibles. Cette pénurie de solutions d’accueil met en danger la sécurité et le bien-être de nombreux enfants en situation de danger. La collectivité européenne d’Alsace a lancé une campagne de recrutement de « tiers bénévoles administratifs » pour pallier ce manque criant de structures d’accueil.

Sur le terrain, les professionnels déplorent des décisions de justice qui tardent à être exécutées, laissant des mineurs vulnérables au sein de familles maltraitantes. Cette lenteur dans le traitement des dossiers compromet la sécurité des enfants et les expose à des situations de danger. De plus, les jeunes majeurs sortant du dispositif de l’Aide sociale à l’enfance se retrouvent souvent livrés à eux-mêmes, glissant dans des spirales d’exclusion et se retrouvant à la rue.

Les enjeux de la protection de l’enfance en France

La mort de plusieurs enfants placés a mis en lumière les lacunes des politiques de protection de l’enfance en France. Une commission d’enquête parlementaire avait été mise en place pour évaluer ces manquements, mais elle a été brutalement interrompue avec la dissolution de l’Assemblée nationale en juin dernier. Le groupe PS a depuis proposé de recréer cette commission pour faire toute la lumière sur les dysfonctionnements du système.

Adeline Hazan, représentante de l’Unicef en France, a appelé le nouveau Premier ministre Michel Barnier à faire de l’enfance une priorité absolue de son mandat. Les enfants ne peuvent plus attendre face à une situation de crise qui met en péril leur sécurité et leur avenir. Il est impératif que des mesures concrètes soient prises pour garantir la protection des enfants les plus vulnérables de notre société.