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Rassemblements féministes en soutien aux victimes de viol à Mazan

À Paris, Bordeaux ou encore Strasbourg, des milliers de personnes ont manifesté samedi leur soutien à Gisèle Pelicot et à toutes les victimes de viol. Le slogan de cette mobilisation était clair : « la honte doit changer de camp ».

Des rassemblements similaires ont eu lieu devant les palais de justice et sur les places centrales d’une trentaine de villes françaises telles que Marseille, Rennes, Bordeaux et Strasbourg. Ces manifestations, initiées par plusieurs associations féministes et relayées par des influenceuses influentes, ont rassemblé des milliers de personnes pour exprimer un soutien massif à Gisèle Pelicot, la victime du procès des viols de Mazan qui se déroule depuis le 2 septembre au tribunal d’Avignon.

Le visage de Gisèle Pelicot, dessiné par la graphiste belge Aline Dessine, est devenu un symbole de courage. En refusant que les audiences se tiennent à huis clos, Mme Pelicot, qui a été droguée et violée par son mari et 50 autres hommes alors qu’elle était inconsciente, a permis à la société française, et même au-delà grâce aux comptes rendus de la presse internationale, de plonger dans la réalité des viols. Les rassemblements ont ainsi donné corps au leitmotiv : « La honte doit changer de camp ».

À Paris, environ 3 500 personnes, principalement des femmes, se sont rassemblées sur la place de la République en début d’après-midi. La militante féministe Anna Toumazoff, qui a orchestré l’événement, a souligné l’impact choquant et rassembleur de ce procès, appelant à un sursaut dans la société. « Nous sommes toutes Gisèle », ont scandé les manifestantes tout au long de l’après-midi.

La colère et la nausée étaient palpables lors des discours. Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes, a réclamé une « loi intégrale contre les violences sexistes et sexuelles » comprenant 95 mesures, dont une enquête systématique sur les accusés dès le dépôt d’une plainte, la prise en compte de la récurrence des actes, et la formation spécifique des juges aux questions de violences sexuelles. Selon la Fondation des femmes, une enveloppe de 3 milliards d’euros serait nécessaire pour mettre en œuvre cette réforme.

« Violeur, on te voit, victime, on te croit ! » Ce mantra résonnait dans les rassemblements, mettant en avant les autres victimes de viol et d’agressions sexuelles, souvent ignorées. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 94 % des plaintes pour viol sont classées sans suite, et 91 % des viols sont commis par une personne de l’entourage de la victime.

Cette vague de soutien et de revendications fait écho à une volonté de changement profond dans la société. Les manifestantes appellent à une prise de conscience collective, à une écoute plus attentive des victimes, et à des mesures concrètes pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles.

Les rassemblements féministes en soutien aux victimes de viol à Mazan sont le reflet d’une mobilisation nationale pour faire évoluer les mentalités et les lois afin de protéger les femmes et de leur donner enfin la justice qu’elles méritent.