Le producteur du film sur l’Abbé Pierre, Wassim Beji, a exprimé son choc et sa surprise après avoir appris les révélations du rapport d’enquête d’Egaé, qui met en lumière les agressions sexuelles commises par l’abbé Pierre. Des témoignages bouleversants de femmes victimes d’attouchements, de baisers forcés, de masturbations et de fellations, y compris sur des mineures, ont profondément ébranlé l’équipe du film.
Un film qui souhaitait dépeindre le « vrai » Abbé Pierre
L’équipe du film était particulièrement choquée par ces révélations, car leur objectif était de présenter l’homme derrière la légende de l’abbé Pierre. Ils voulaient montrer sa véritable personnalité, avec ses faiblesses et ses défauts, loin de l’image idéalisée. Le réalisateur, Frédéric Tellier, a passé des années à étudier la vie de l’abbé Pierre, à rencontrer ses proches et à se plonger dans des archives pour restituer au plus près la réalité historique de cet homme complexe.
Malgré tout, l’équipe du film n’avait reçu aucune alerte concernant les agissements de l’abbé Pierre avant la publication du rapport d’enquête. Ils étaient dans l’ignorance totale des accusations portées contre lui. Pour le producteur Wassim Beji, cette révélation a été vécue comme une trahison profonde, remettant en question toute la démarche du film.
Un premier témoignage qui aurait dû alerter
Il apparaît que dès mai 2023, Emmaüs France avait reçu le témoignage d’une femme nommée « A » décrivant des agressions subies de la part de l’abbé Pierre, notamment des attouchements et un baiser forcé. Malgré cette alerte, l’équipe du film n’a pas été informée de ces accusations, ce qui a suscité des questions sur la gestion de cette information au sein de l’organisation.
La Fondation Abbé Pierre et Emmaüs International ont réagi à ce témoignage en lançant une enquête interne pour vérifier la véracité des faits et recueillir d’autres témoignages. Cependant, l’équipe du film n’a pas été mise au courant de ces démarches, laissant planer un doute sur la transparence de la communication entre les différentes parties concernées.
Une promotion maintenue malgré les accusations
Malgré la connaissance de ces accusations, la promotion du film sur l’abbé Pierre s’est poursuivie sans interruption. Les responsables de la Fondation Abbé Pierre et d’Emmaüs France ont choisi de ne pas interrompre la diffusion du film, craignant que cela ne mette en péril sa sortie. Cette décision a soulevé des interrogations sur les choix éthiques et la responsabilité des personnes impliquées dans la production du film.
La révélation des agressions sexuelles présumées de l’abbé Pierre a finalement été faite à la veille de la publication du rapport d’enquête, dans le but d’éviter un scandale médiatique. Cette révélation tardive a suscité des remords chez certains membres de l’équipe du film, qui estiment que la promotion du film aurait pu être gérée différemment si elle avait été informée plus tôt des accusations portées contre l’abbé Pierre.
Une remise en question de l’avenir du film
Face à ces révélations, l’avenir du film sur l’abbé Pierre est remis en question. Le réalisateur, Frédéric Tellier, reconnaît que le film ne pourra plus être vu ou diffusé en l’état, compte tenu des accusations d’agressions sexuelles contre l’abbé Pierre. Le producteur, Wassim Beji, déplore que le projet initial, visant à célébrer l’engagement de l’abbé Pierre, soit désormais entaché par ces révélations troublantes.
En conclusion, les révélations d’agressions sexuelles présumées de l’abbé Pierre ont profondément ébranlé l’équipe du film sur sa vie. La gestion de ces accusations par les organisations impliquées soulève des questions sur la transparence et la responsabilité dans la communication de telles informations. L’avenir du film reste incertain, alors que les victimes des agressions de l’abbé Pierre méritent d’être entendues et soutenues dans leur quête de justice.