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Les défis de transport pour les Franciliens sans voiture

Il ne faut pas se fier au plan, pourtant fourni, du réseau de transport francilien. La région a beau être la mieux lotie en la matière, 12% des habitants sont en précarité de mobilité, d’après une étude de l’association Wimoov. C’est à dire sans solution ou sans moyens suffisants pour se déplacer. Une part en progression : +2 points, comparé à la même étude menée en 2022.

Pendant 20 ans, Ismaela a souffert de ce manque de mobilité. « J’ai été refusé à de nombreuses offres d’intérim parce que je ne suis pas véhiculé », raconte le cariste-manutentionnaire de 42 ans. Des « injustices » qu’il dénonce aujourd’hui : « C’est très dur quand vous êtes une personne sérieuse, qui se présente à l’heure et motivé aux entretiens d’embauche », poursuit-il. Car, avec des horaires décalés et des entreprises la plupart du temps en grande couronne, il n’a d’autre choix que de prendre la route pour aller travailler.

1,5 million de Franciliens concernés

Après avoir vécu plusieurs années avec un revenu inférieur à 1.000 € par mois, Impossible pour Ismaela de financer seul son permis de conduire ainsi que l’acquisition d’une voiture, même d’occasion. C’est en insistant, en début d’année, auprès de sa conseillère France Travail que l’habitant d’Aubervilliers (Seine Saint-Denis) fini par obtenir une liste d’aides demandées, accompagnées d’une montagne de dossiers à compléter. Huit mois plus tard, il a obtenu son permis – financés par des aides – et vient d’obtenir une voiture de location pour 140 € par mois. « Ça change la vie », confie-t-il. Et ça ouvre des portes aussi : il espère décrocher un emploi chez Air France, son dossier est d’après ses dires en bonne voie.

La situation d’Ismaela est loin d’être isolée. L’association Wimoov estime dans son étude que plus de deux tiers des Franciliens interrogés ne connaissent pas les aides mises en place pour se déplacer. De la même façon, 57% ignorent s’ils sont éligibles à un tarif réduit dans les transports en commun. « Il faut qu’on simplifie les choses », martèle Florence Gilbert, la directrice générale de l’association.

Pour réduire la fracture liée aux transports, elle appelle donc l’État et les collectivités locales à multiplier les alternatives à la voiture et à mieux communiquer sur les aides en place. Dans cet objectif, la directrice salue l’initiative de la présidente de région de proposer un ticket de métro-RER-transilien au prix unique de 2,50 € en 2025.

Les défis du transport en Île-de-France

L’accès aux transports en commun est un enjeu majeur pour de nombreux Franciliens, en particulier ceux qui ne possèdent pas de voiture. Avec un réseau de transport dense mais des inégalités persistantes, il est essentiel de trouver des solutions pour permettre à tous de se déplacer facilement et à moindre coût. Les chiffres révélés par l’association Wimoov mettent en lumière la réalité de la précarité de mobilité dans la région.

Les conséquences de la précarité de mobilité

Le témoignage d’Ismaela illustre parfaitement les conséquences que peut avoir le manque de mobilité sur la vie quotidienne et professionnelle des Franciliens. Être exclu du marché du travail en raison de l’absence de moyen de transport adéquat est une réalité pour de nombreuses personnes. Les difficultés pour financer un permis de conduire et l’achat d’une voiture représentent des obstacles importants à surmonter pour accéder à de nouvelles opportunités professionnelles.

Les solutions pour améliorer l’accès aux transports

Face à ce constat alarmant, il est urgent pour les autorités locales et nationales de mettre en place des mesures concrètes pour réduire la précarité de mobilité en Île-de-France. Simplifier les démarches pour accéder aux aides existantes, informer la population sur les tarifs réduits disponibles et diversifier les modes de transport accessibles à tous sont des pistes à explorer pour favoriser l’inclusion et l’égalité des chances en matière de mobilité.