Le Hezbollah confirme la mort d’un deuxième commandant dans la frappe israélienne à Beyrouth
Vendredi soir, le Hezbollah avait déjà confirmé la mort d’un de ses dirigeants, Ibrahim Aqil, dans un raid israélien sur Beyrouth. L’Etat hébreu a annoncé avoir tué au moins dix chefs militaires du mouvement chiite lors d’une opération aérienne.
Le Hezbollah a annoncé samedi 21 septembre la mort d’un deuxième haut commandant dans la frappe israélienne menée la veille sur la banlieue sud de Beyrouth, bastion du mouvement libanais, qui a fait au moins quinze morts. Le groupe pro-iranien a affirmé qu’Ahmed Mahmoud Wahbi avait dirigé, jusqu’au début de cette année, les opérations militaires de son unité d’élite Radwan en soutien au Hamas palestinien, en guerre contre Israël à Gaza depuis le 7 octobre 2023. Quinze combattants du Hezbollah ont péri dans la frappe de vendredi, a-t-il fait savoir, dont le plus important est le chef de l’unité Radwan, Ibrahim Aqil.
Dans un communiqué publié ce vendredi soir, le Hezbollah confirme la mort de son dirigeant Ibrahim Aqil, tué dans un raid israélien. L’armée israélienne avait annoncé dans la journée avoir tué le chef de l’unité d’élite du Hezbollah, et au moins dix chefs militaires du mouvement chiite lors d’une frappe sur la capitale libanaise, vendredi, qui a fait quatorze morts et des dizaines de blessés, selon le ministère de la santé libanais. Le Hezbollah décrit Ibrahim Aqil comme « un grand chef djihadiste » et déclare qu’il a rejoint « le cortège de ses frères, les grands chefs martyrs, après une vie bénie, pleine de djihad, de travail, de blessures, de sacrifices, de dangers, de défis, d’accomplissements et de victoires. »
Le ministère de la santé libanais fait état de quatorze morts et de soixante-six blessés, dont neuf grièvement. « Le ciblage d’une zone résidentielle peuplée prouve une fois de plus que l’ennemi israélien ne tient compte d’aucune considération humanitaire ou juridique », s’est indigné le premier ministre libanais, Najib Mikati.
Les chefs du Hezbollah visés étaient « rassemblés sous terre, sous un immeuble résidentiel, au cœur de Dahiyé, en utilisant des civils comme boucliers humains », a assuré le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole des forces israéliennes. « Nous n’agissons pas en vue [de provoquer] une large escalade dans la région. Nous agissons conformément aux objectifs définis et nous continuerons à le faire », a-t-il ajouté.
Selon le département d’Etat américain, Ibrahim Aqil était recherché pour son implication dans l’attentat d’avril 1983 contre l’ambassade des Etats-Unis à Beyrouth, qui avait fait soixante-trois morts, et celui d’octobre, qui a coûté la vie 241 militaires américains.
D’après l’armée israélienne, le Hezbollah a procédé dans la journée à 200 tirs de roquettes en direction du nord de l’Etat hébreu. Aucune victime n’a été signalée.
L’ONU, « très inquiète », appelle à la « retenue maximale »
« Nous sommes très inquiets (…) de l’escalade autour de la “ligne bleue”, notamment [après] la frappe meurtrière aujourd’hui à Beyrouth. Nous appelons toutes les parties à la désescalade immédiatement. Tout le monde doit faire preuve d’une retenue maximale », a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
Joe Biden dit « travailler » au retour des populations du sud du Liban et du nord d’Israël
Joe Biden, qui ne s’était pas exprimé cette semaine sur la situation au Liban, a dit vendredi « travailler » au retour des populations déplacées de part et d’autre de la frontière, en raison des hostilités entre Israël et le Hezbollah. Le président américain a dit vouloir « s’assurer que les populations du nord d’Israël et du sud du Liban puissent rentrer chez elles ». « Le secrétaire d’Etat, le ministre de la défense, toutes nos équipes travaillent, avec la communauté du renseignement, pour y arriver », a-t-il ajouté, lors d’un court échange avec la presse, en marge d’un conseil des ministres à la Maison Blanche. Interrogé sur la perspective, qui semble plus lointaine de jour en jour, d’un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, il a répondu : « Beaucoup de choses ne semblent pas réalistes tant qu’elles ne sont pas accomplies. Nous ne devons pas abandonner. » Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah libanais, avait promis la veille que le mouvement chiite continuerait à s’en prendre à Israël « jusqu’à la fin de l’agression à Gaza ». « Vous ne pourrez pas renvoyer [les Israéliens évacués] dans le Nord. Le seul moyen est de mettre fin à l’agression contre Gaza », a-t-il insisté. Selon le Wall Street Journal, de hauts responsables américains assurent en privé ne plus croire à un tel accord, qui ferait cesser les hostilités dans le territoire palestinien tout en permettant la libération des otages qui y sont encore détenus, avant la fin du mandat de Joe Biden, en janvier prochain.
« Cette nouvelle phase se poursuivra jusqu’à l’atteinte de notre objectif », promet le ministre de la défense israélien
« Nos ennemis n’ont aucun lieu de refuge, pas même à Dahiyé [banlieue sud de Beyrouth]. (…) Nous continuerons à pourchasser nos ennemis pour protéger nos citoyens », écrit vendredi le ministre de la défense israélien, Yoav Gallant, sur X, après le raid aérien mené à la périphérie de la capitale libanaise. « Cette nouvelle phase se poursuivra jusqu’à l’atteinte de notre objectif : ramener les habitants du Nord chez eux en toute sécurité », ajoute-t-il, évoquant les Israéliens évacués en raison des échanges de tirs avec le Hezbollah libanais. Parlant d’une « nouvelle phase de la guerre », le ministre avait annoncé mercredi une réorientation des forces et des ressources « vers le nord ».
Douze morts et 66 blessés dans la banlieue sud de Beyrouth, selon un nouveau bilan du ministère de la santé libanais
Neuf des blessés sont dans un état critique, précise-t-il.
Israël « ne tient compte d’aucune considération humanitaire ou juridique », s’indigne le premier ministre libanais
« Le ciblage d’une zone résidentielle peuplée prouve une fois de plus que l’ennemi israélien ne tient compte d’aucune considération humanitaire ou juridique », s’indigne le premier ministre libanais, Najib Mikati, dans un communiqué.
Une dizaine de commandants du Hezbollah tués dans la banlieue de Beyrouth, selon le porte-parole de l’armée israélienne
Au moins dix chefs militaires du Hezbollah ont trouvé la mort aux côtés d’Ibrahim Aqil dans la frappe menée vendredi à la périphérie sud de Beyrouth, a annoncé Daniel Hagari, porte-parole de l’armée israélienne, lors d’une conférence de presse. « Nous avons visé les responsables des tirs de roquettes quotidiens : Ibrahim Aqil, ainsi que des commandants de haut rang de la force Radwan. Une dizaine de commandants ont été tués », a-t-il déclaré. « Ils se sont rassemblés sous terre, sous un immeuble résidentiel, au cœur de Dahiyé, tout en utilisant des civils comme boucliers humains. Ils étaient réunis pour coordonner des activités terroristes contre des civils israéliens. » « Nous n’agissons pas en vue [de provoquer] une large escalade dans la région. Nous agissons conformément aux objectifs définis et nous continuerons à le faire », a souligné Daniel Hagari.
La presse iranienne dément la mort du commandant adjoint de la Force Al-Qods
L’agence de presse iranienne Tasnim a démenti, vendredi, les informations de la chaîne Sky News Arabia selon lesquelles le commandant adjoint de la Force Al-Qods, unité d’élite du corps des gardiens de la révolution iraniens, a été tué dans le bombardement israélien de la banlieue sud de Beyrouth. L’annonce de la mort de Mohammad Reza Fallahzadeh est un « pur mensonge », écrit-elle.
Plusieurs chefs du Hezbollah tués à Beyrouth, selon l’armée israélienne
« Les commandants du Hezbollah que nous avons éliminés aujourd’hui planifiaient depuis des années des “7 octobre” à la frontière nord », écrit l’armée israélienne, citant son chef d’état-major, Herzi Halevi, sur Telegram. « Nous les avons atteints et nous atteindrons tous ceux qui menacent la sécurité des citoyens de l’Etat d’Israël », ajoute-t-elle.
L’ambassade d’Iran au Liban condamne « la folie et l’arrogance israéliennes », après le raid aérien dans la banlieue de Beyrouth
« Nous condamnons dans les termes les plus fermes la folie et l’arrogance israéliennes qui ont dépassé toutes les limites en ciblant les zones résidentielles de la banlieue sud de Beyrouth, faisant des dizaines de morts et de blessés, dont des enfants et des femmes », écrit l’ambassade d’Iran au Liban, dans un communiqué diffusé sur X.
Ibrahim Aqil, qui aurait été visé dans la banlieue de Beyrouth, est recherché aux Etats-Unis, notamment pour les attentats de 1983 à Beyrouth
Ibrahim Aqil, qui, d’après plusieurs agences de presse, était la cible du raid aérien mené vendredi par l’armée israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth, est recherché aux Etats-Unis, notamment pour son implication présumée dans les attentats commis en 1983 à Beyrouth, peut-on lire dans une note publiée le 18 avril 2023 sur le site Rewards for Justice (Récompenses pour la justice) du département d’Etat américain. « Le programme Rewards for Justice (RFJ) du département d’Etat américain, administré par le service de sécurité diplomatique, annonce une récompense pouvant atteindre 7 millions de dollars pour toute information permettant d’identifier, de localiser, d’arrêter et/ou de condamner Ibrahim Aqil, l’un des principaux dirigeants du Hezbollah », peut-on y lire. « Ibrahim Aqil, également connu sous le nom de Tahsin, fait partie de la plus haute instance militaire du Hezbollah, le conseil du djihad. Dans les années 1980, Aqil était l’un des principaux membres de la cellule terroriste du Hezbollah, l’Organisation du Jihad islamique, qui a revendiqué les attentats à la bombe contre l’ambassade des Etats-Unis à Beyrouth en avril 1983, qui ont fait 63 morts, et contre la caserne du corps des marines américains en octobre 1983, qui ont tué 241 membres du personnel américain. Toujours dans les années 1980, Aqil a dirigé la prise d’otages américains et allemands au Liban et les a détenus dans ce pays. » Cinquante-huit soldats français avaient été tués le même jour dans un autre attentat.
Le Hezbollah dit avoir visé une base des services de renseignement israéliens qu’il accuse d’être à l’origine des « assassinats »
Dans un communiqué, le mouvement chiite libanais annonce que ses combattants ont pris pour cible « le principal quartier général des renseignements dans la région nord [d’Israël], responsable des assassinats (…) avec des salves de roquettes Katioucha », ajoutant qu’il s’agit d’une « réponse aux attaques de l’ennemi israélien » dans le sud du Liban.
Raid israélien dans la banlieue de Beyrouth : 9 morts et 59 blessés, selon un nouveau bilan du ministère de la santé libanais
Huit des blessés sont dans un état critique, précise le ministère dans un communiqué relayé par l’Agence nationale d’information libanaise. Le ministère avait auparavant fait état de trois morts et de dix-sept blessés.