Le gouvernement Barnier et le tournant à droite du macronisme
Le gouvernement formé par le Premier ministre Barnier mélange une jeune garde appartenant au camp présidentiel à une dizaine d’élus représentant une droite des plus conservatrices, marquant ainsi un virage notable par rapport à la social-démocratie qui caractérisait les premiers fidèles d’Emmanuel Macron.
Le contexte politique dans lequel s’inscrit cette évolution est marqué par une recherche désespérée du chef de l’État pour élargir sa majorité parlementaire relativement faible. Lors d’une discussion avec François Hollande, ce dernier lui suggère de s’allier avec la droite, pointant du doigt une politique de droite menée par Macron. Ce dernier exprime son désarroi, loin de ses intentions initiales.
Pourtant, six mois plus tard, le président Macron, après une dissolution de l’Assemblée nationale ratée et une défaite cuisante aux élections législatives, nomme un gouvernement composé de trente-neuf ministres, associant la jeunesse macroniste à une droite conservatrice. Cette décision est qualifiée par le premier secrétaire du PS de gouvernement réactionnaire, un bras d’honneur à la démocratie.
Les membres des Républicains (LR) présents dans ce nouveau gouvernement ne dominent pas, mais leur présence rappelle la droite « filloniste », incarnée par des figures telles que Bruno Retailleau, sénateur de la Vendée, nommé ministre de l’Intérieur. Retailleau, ancien proche de Philippe de Villiers, a suscité la controverse par ses déclarations controversées sur les origines ethniques et les Français naturalisés.
D’autres ministres et secrétaires d’État moins connus, tels que Patrick Hetzel et Laurence Garnier, représentent également cette droite conservatrice opposée au mariage homosexuel. Garnier, sénatrice et figure de La Manif pour tous, s’oppose notamment à la pénalisation des thérapies de conversion, une pratique controversée visant à changer l’orientation sexuelle ou l’identité de genre des personnes homosexuelles.
Cette nomination de ministres conservateurs intervient après des déclarations progressistes de Gabriel Attal, plus jeune Premier ministre de la Ve République, affirmant la nécessité d’assumer son homosexualité pour occuper de hautes fonctions politiques en France. Ce contraste souligne la diversité des courants politiques au sein du gouvernement Barnier et le virage à droite du macronisme.
En conclusion, la composition du gouvernement Barnier reflète un équilibre délicat entre la jeunesse macroniste et une droite conservatrice, marquant un changement significatif dans l’orientation politique du président Macron.Cette évolution suscite des débats et des critiques quant à la direction prise par l’exécutif français, entre progressisme et conservatisme.