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Guerre au Proche-Orient: Israël mène 120 frappes contre le Hezbollah au Liban; 2e Français tué

Un million de personnes ont été déplacées au Liban depuis le début des frappes israéliennes. Le ministre des affaires étrangères, qui a annoncé la mort d’un deuxième Français, est arrivé dans le pays dimanche soir.

LIVE EN COURS

LE CONTEXTE

L’armée israélienne a mené de nouvelles frappes dimanche au Liban, où elle continue à viser les cadres du Hezbollah, deux jours après le bombardement dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du mouvement armé chiite, qui a coûté la vie à son chef, Hassan Nasrallah. Vingt cadres de la milice chiite ont été tués vendredi à ses côtés dans cette opération baptisée « Ordre nouveau » par Israël.

L’armée israélienne a annoncé dimanche avoir tué un autre cadre du Hezbollah, Nabil Qaouq, dans une frappe aérienne samedi dans la banlieue de Beyrouth. Sa mort a été confirmée par le Hezbollah.

Des raids israéliens ont également été menés au Yémen, contre des ports et des centrales électriques à Hodeïda, région de l’ouest du pays sous contrôle des rebelles houthistes, alliés de l’Iran comme le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien. « La frappe a été menée en réponse aux récentes attaques du régime houthiste contre l’Etat d’Israël », selon un porte-parole de l’armée israélienne.

Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, est attendu ce soir au Liban afin d’« échanger avec les autorités locales et apporter un soutien français, notamment humanitaire ».

Vingt-quatre personnes ont été tuées dimanche dans une frappe israélienne près de Saïda, la principale ville du sud du Liban, et 21 personnes dans des raids sur l’est du pays, selon le ministère de la santé libanais, qui a fait état samedi de 33 morts.

Près d’un million de personnes pourraient avoir été déplacées par les frappes israéliennes sur le Liban, soit « le plus grand déplacement de population de l’histoire » du pays, selon le premier ministre libanais, Najib Mikati. Le Programme alimentaire mondial a annoncé une opération d’urgence pour fournir une aide alimentaire aux personnes affectées par les violences au Liban.

LE POINT SUR LA SITUATION AU LIBAN

L’armée israélienne a lancé dans la nuit de samedi à dimanche « des dizaines » de frappes contre le Hezbollah au Liban.

Les bombardements menés samedi par l’Etat hébreu ont tué au moins 33 personnes et en ont blessé 195 autres, selon le ministère de la santé libanais. Avec la mort de Hassan Nasrallah, tué vendredi dans une attaque israélienne, le premier ministre Benyamin Nétanyahou a dit que l’Etat hébreu avait « réglé ses comptes ». « Nasrallah n’était pas un terroriste comme les autres. Il était LE terroriste, il était le pivot de l’axe, le moteur central de l’axe du mal iranien », a encore déclaré le chef du gouvernement israélien.

Joe Biden a considéré que l’assassinat du chef du Hezbollah était « une mesure de justice pour ses nombreuses victimes, dont des milliers de civils américains, israéliens et libanais ». Le président américain a toutefois appelé samedi de nouveau à un cessez-le-feu.

En Iran, le premier vice-président, Mohammad Reza Aref, a « averti » que l’assassinat de Nasrallah entraînerait la « destruction » d’Israël. Toutefois, l’ambassadeur iranien à l’ONU, Amir Saeid Iravani, a demandé samedi une réunion d’urgence du Conseil de sécurité et l’a appelé à « prendre des mesures immédiates et décisives pour stopper l’agression israélienne et empêcher d’entraîner la région dans une guerre totale ».

En France, le Quai d’Orsay a appelé Israël à « cesser immédiatement » ses frappes au Liban et ne pas lancer d’« opération terrestre », et « les autres acteurs, et notamment le Hezbollah et l’Iran, à s’abstenir à toute action susceptible de conduire (…) à un embrasement régional ».

Plus de 50 000 personnes ont fui en Syrie à cause des frappes aériennes israéliennes sur le Liban, selon le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) des Nations unies (ONU). Plus de 200 000 personnes sont, par ailleurs, déplacées à l’intérieur du Liban. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit « très inquiet de la dramatique escalade » à Beyrouth.

LE CHEF DE LA DIPLOMATIE FRANÇAISE À BEYROUTH, MALGRÉ LES FRAPPES

C’est le premier haut diplomate étranger à se rendre au Liban depuis l’intensification des frappes israéliennes. Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, est arrivé au Liban dimanche soir, a annoncé son ministère.

Selon son programme officiel, il doit dans la soirée remettre une aide sanitaire d’urgence au ministre de la santé libanais, avant une réunion de travail sur la situation des ressortissants français. Son arrivée coïncide avec l’annonce de la mort d’un second ressortissant français dans les frappes, dans des circonstances encore non précisées.

La journée de lundi sera consacrée à des entretiens, notamment avec Najib Mikati, le premier ministre, le général Joseph Aoun, commandant en chef de l’armée, et Nabih Berri, président de l’Assemblée nationale. Jean-Noël Barrot doit aussi rencontrer le Coordonnateur spécial des Nations unies pour le Liban et la Force intérimaire des Nations unies (Finul).

UN DEUXIÈME RESSORTISSANT FRANÇAIS TUÉ AU LIBAN

C’est la deuxième victime française depuis l’intensification des frappes israéliennes contre le mouvement libanais pro-iranien Hezbollah. Un Français a été tué dans les frappes israéliennes au Liban, a annoncé dimanche le ministère des affaires étrangères. « Nous confirmons la mort d’un deuxième Français. Nous donnerons plus de détails ultérieurement », a déclaré le ministère. Une Française de 87 ans est morte lundi dernier après une « forte explosion » dans un village du sud du pays.

QUATRE MORTS AU YÉMEN À LA SUITE DES FRAPPES ISRAÉLIENNES, SELON LES HOUTHISTES

Quatre personnes ont été tuées et une trentaine blessées lors de frappes aériennes israéliennes sur deux ports et deux centrales électriques dans l’ouest du Yémen, contrôlé par les rebelles houthistes appuyés par l’Iran, a annoncé dimanche une chaîne affiliée aux insurgés. La télévision Al-Massirah a annoncé la mort de « quatre martyrs, dont un employé du port et trois ingénieurs », ainsi que « trente-trois blessés, selon un bilan préliminaire de l’agression israélienne ».

GIDEON SAAR, ANCIEN RIVAL DE BENYAMIN NÉTANYAHOU, FAIT SON RETOUR AU GOUVERNEMENT

Gideon Saar, ancien ministre et rival de Benyamin Nétanyahou, a fait dimanche son entrée au gouvernement israélien, ce qui permet au premier ministre d’élargir sa majorité avec le soutien de quatre députés supplémentaires. MM. Nétanyahou et Saar ont officialisé leur réconciliation lors d’une brève cérémonie au siège du gouvernement, retransmise à la télévision, pendant laquelle M. Saar, qui hérite d’un poste de ministre sans portefeuille, a précisé qu’il rejoignait l’exécutif « sans accord de coalition ». Le retour de M. Saar au cabinet permet à M. Nétanyahou de bénéficier d’une majorité de 68 députés sur 120 à la Knesset, le Parlement israélien, et donc, numériquement, de se passer du soutien du ministre de la sécurité nationale, Itamar Ben Gvir (extrême droite), dont le parti Otzma Yehudit compte cinq députés. M. Ben Gvir multiplie depuis plusieurs semaines les menaces de faire tomber le gouvernement en cas d’accord de trêve avec le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza ou avec le Hezbollah au Liban.

L’ARMÉE ISRAÉLIENNE DIT AVOIR MENÉ ENVIRON 120 FRAPPES SUPPLÉMENTAIRES CONTRE LE HEZBOLLAH AU LIBAN

L’armée israélienne a indiqué dimanche avoir mené environ 120 frappes supplémentaires contre le mouvement chiite au Liban, où le Hezbollah tire des roquettes sur le territoire israélien. « Il y a peu », l’armée a mené des « frappes de grande envergure » visant des « agents du Hezbollah », au total « environ 120 cibles » dans le sud du Liban et à l’intérieur du territoire libanais, a-t-elle rapporté dans un communiqué publié sur Telegram.

AU MOINS 49 PERSONNES SONT MORTES DES FRAPPES ISRAÉLIENNES DIMANCHE AU LIBAN

Au moins 49 personnes ont été tuées dimanche lors des bombardements israéliens dans le sud et l’est du Liban, selon des chiffres du ministère de la santé libanais compilés par l’Agence France-Presse. « Les raids de l’ennemi israélien sur [le gouvernorat de] Baalbek-Hermel ont fait vingt et un morts et quarante-sept blessés », fait savoir le ministère dans un bilan provisoire. L’Agence nationale de l’information (NNA) libanaise a rapporté que les quartiers de la ville de Baalbek, principale ville de la Bekaa, et ses villages environnants, dans l’Est, ont été soumis à « une quinzaine de raids ». Dans la plaine de la Bekaa encore, quatre personnes ont été tuées lors d’un raid israélien visant Joub Jenin, a annoncé le ministère. Toujours selon la même source, vingt-quatre personnes ont également été tuées dans une frappe israélienne près de Saïda, la principale ville du sud du Liban. La NNA a fait état d’une frappe visant un immeuble dans cette zone. Le ministère a également annoncé que quatorze secouristes avaient été tués dans les raids israéliens contre des fiefs du mouvement islamiste Hezbollah au Liban ces deux derniers jours.

LE PREMIER MINISTRE RUSSE VA RENCONTRER LUNDI LE PRÉSIDENT IRANIEN À TÉHÉRAN

En pleines tensions au Moyen-Orient après la mort de Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, le gouvernement russe a annoncé dimanche que le premier ministre Mikhaïl Michoustine rencontrerait lundi le président iranien, Massoud Pezeshkian, à Téhéran. Cette rencontre est destinée à « discuter de l’ensemble de la coopération russo-iranienne dans les domaines commercial, économique, culturel et humanitaire ». Elle interviendra après que Moscou a fermement condamné « l’assassinat politique commis par Israël » à Beyrouth.

CE QU’IL FAUT RETENIR DE LA SITUATION AU PROCHE-ORIENT

L’armée israélienne a mené de nouvelles frappes dimanche au Liban, où elle continue à viser les cadres du Hezbollah, deux jours après le bombardement dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du mouvement armé chiite, qui a coûté la vie à son chef, Hassan Nasrallah. Vingt cadres de la milice chiite ont été tués vendredi à ses côtés dans cette opération baptisée « Ordre nouveau » par Israël.

L’armée israélienne a annoncé dimanche avoir tué un autre cadre du Hezbollah, Nabil Qaouq, dans une frappe aérienne samedi dans la banlieue de Beyrouth. Sa mort a été confirmée par le Hezbollah.

Des raids israéliens ont également été menés au Yémen, contre des ports et des centrales électriques à Hodeïda, région de l’ouest du pays sous contrôle des rebelles houthistes, alliés de l’Iran comme le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien. « La frappe a été menée en réponse aux récentes attaques du régime houthiste contre l’Etat d’Israël », selon un porte-parole de l’armée israélienne.

Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, est attendu ce soir au Liban afin d’« échanger avec les autorités locales et apporter un soutien français, notamment humanitaire ».

Vingt-quatre personnes ont été tuées dimanche dans une frappe israélienne près de Saïda, la principale ville du sud du Liban, et 21 personnes dans des raids sur l’est du pays, selon le ministère de la santé libanais, qui a fait état samedi de 33 morts.

Près d’un million de personnes pourraient avoir été déplacées par les frappes israéliennes sur le Liban, soit « le plus grand déplacement de population de l’histoire » du pays, selon le premier ministre libanais, Najib Mikati. Le Programme alimentaire mondial a annoncé une opération d’urgence pour fournir une aide alimentaire aux personnes affectées par les violences au Liban.

Face au risque d’escalade, la présence militaire américaine au Moyen-Orient est « robuste », assure la Maison Blanche

Les Etats-Unis ont assuré dimanche avoir une présence militaire « très robuste » au Moyen-Orient, en réponse aux craintes d’escalade liées aux frappes d’Israël au Liban. « Nous avons déployé des forces supplémentaires dans la région », a déclaré dimanche sur ABC le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby. Et « il y a d’autres options également disponibles pour renforcer et améliorer ce dispositif », a-t-il ajouté, sans donner plus de détails. Mais « nous disposons déjà d’une capacité militaire très robuste pour nous défendre et aider à défendre Israël », a-t-il déclaré. Selon M. Kirby, « il est trop tôt pour dire comment l’Iran va réagir » à la mort du chef du Hezbollah au Liban, Hassan Nasrallah. Mais « nous devons nous préparer à une certaine forme de réponse. Nous devons nous assurer que nous sommes prêts, et nous le sommes », a-t-il ajouté. Le Pentagone a de son côté fait savoir que le porte-avions USS Abraham Lincoln était maintenu dans la région ainsi qu’une présence « élevée » d’avions de combat. Un porte-parole a précisé que les Etats-Unis allaient « encore renforcer les capacités de soutien aérien défensif dans les jours à venir ».

Manifestations au Pakistan après la mort du chef du Hezbollah

Au Pakistan, plusieurs milliers de personnes sont descendues dimanche dans les rues pour manifester et prier après l’assassinat du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, par Israël. Près de 4 000 personnes se sont rassemblées à Islamabad et environ 3 000 dans la ville portuaire de Karachi, selon l’AFP, pour des marches et des prières à la mémoire de celui qui était considéré comme l’homme le plus puissant du Liban, organisées par des groupes chiites. « Le Pakistan condamne fermement l’aventurisme croissant d’Israël au Moyen-Orient », a déclaré dimanche le ministère des affaires étrangères pakistanais dans un communiqué. « L’acte imprudent qui a consisté à tuer le secrétaire général du Hezbollah au Liban constitue une escalade majeure dans une région déjà instable », a-t-il ajouté.

Réactions politiques en France à la mort de Hassan Nasrallah

En visant Hassan Nasrallah et les principaux responsables du Hezbollah, Israël « a porté un coup dur à un mouvement terroriste lourdement responsable de l’effondrement de la souveraineté et même de la crise institutionnelle et morale de la classe politique au Liban », s’est félicitée dimanche Marine Le Pen dans un communiqué. La cheffe de file des députés du Rassemblement national a jugé par ailleurs qu’un cessez-le-feu au Liban n’était « en