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Le gouvernement de Michel Barnier : tensions avec le camp présidentiel

Le gouvernement de Michel Barnier suscite des tensions au sein de la coalition présidentielle, même avant sa formation officielle. Alors que le premier ministre s’est engagé à présenter son équipe avant dimanche, les noms qui circulent pour composer ce gouvernement ont déjà provoqué des remous parmi les alliés de l’ancienne majorité.

Des noms qui dérangent

La possible présence de Bruno Retailleau, figure de la droite conservatrice et ancien protégé de Philippe de Villiers, au sein du gouvernement irrite tout particulièrement les macronistes. En effet, le président du groupe Les Républicains (LR) au Sénat représente pour eux « la droite la plus dure », selon le député Renaissance Ludovic Mendès. Ce dernier souligne qu’il est possible de collaborer avec des personnalités de droite, citant des exemples comme Annie Genevard, Julien Dive ou Philippe Juvin, mais estime que la présence de Retailleau ne favoriserait pas l’ouverture du gouvernement aux membres de la gauche.

De même, la possible nomination de Laurence Garnier, sénatrice LR proche de Bruno Retailleau et opposée au mariage pour tous et à la constitutionnalisation de l’avortement, a été perçue comme une « provocation » par une partie du camp présidentiel. Cette situation a conduit à des discussions au sein de la coalition présidentielle et à des ajustements dans la composition du futur gouvernement.

Réactions et départs

Face à ces choix controversés, certains membres de la coalition présidentielle ont exprimé leur mécontentement. Ainsi, la députée de Loire-Atlantique Sophie Errante, l’une des premières à avoir rejoint Emmanuel Macron en 2017, a annoncé son départ du groupe Ensemble pour la République (EPR). Selon elle, la désignation de Michel Barnier et la composition du gouvernement marquent un virage à droite, allant à l’encontre des valeurs pour lesquelles elle s’était engagée auprès du président Macron.

Cette décision a été prise à la suite de la réélection de Sophie Errante en juillet, dans un contexte politique où elle espérait la formation d’une « coalition centrale autour de Bernard Cazeneuve ». Déçue par les choix du gouvernement en formation, elle a choisi de siéger parmi les non-inscrits pour retrouver sa liberté de parole, de ton et de vote.

Des ajustements en cours

Face aux réactions négatives et aux tensions croissantes au sein de la coalition présidentielle, des ajustements sont en cours dans la composition du gouvernement de Michel Barnier. Certains noms controversés pourraient être remplacés ou réattribués à d’autres postes, dans le but d’apaiser les tensions et de garantir une meilleure cohésion au sein de l’exécutif.

Malgré ces remous, le gouvernement de Michel Barnier reste déterminé à présenter son équipe dans les délais annoncés. Les prochains jours seront donc cruciaux pour observer les évolutions et les décisions prises pour former un gouvernement qui saura répondre aux attentes et aux exigences de tous les membres de la coalition présidentielle.