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Gouvernement Barnier : Liste et équilibre politique des membres de l’exécutif

Parmi les 17 ministres de plein exercice nommés samedi soir, une seule personnalité est issue de la gauche, tandis que 7 autres sont issus des rangs d’Ensemble pour la République (EPR) et 3 des Républicains (LR).

Le gouvernement Barnier à la loupe

Découvrez ci-dessous l’ensemble des 39 ministres et secrétaires d’Etat du gouvernement de Michel Barnier, parmi lesquels on retrouve huit ont déjà participé à des gouvernements sous la présidence d’Emmanuel Macron.

Ministres

Didier Migaud : ministre de la justice
Catherine Vautrin : ministre du partenariat avec les territoires et de la décentralisation
Bruno Retailleau : ministre de l’intérieur
Anne Genetet : ministre de l’éducation nationale
Jean-Noël Barrot : ministre de l’Europe et des affaires étrangères
Rachida Dati : ministre de la culture et du patrimoine
Sébastien Lecornu : ministre des armées et des anciens combattants
Agnès Pannier-Runacher : ministre de la transition écologique, de l’énergie, du climat et de la prévention des risques
Antoine Armand : ministre de l’économie, des finances et de l’industrie
Geneviève Darrieussecq : ministre de la santé et de l’accès aux soins
Paul Christophe : ministre des solidarités, de l’autonomie et de l’égalité entre les femmes et les hommes
Valérie Létard : ministre du logement et de la rénovation urbaine
Annie Genevard : ministre de l’agriculture, de la souveraineté alimentaire et de la forêt
Astrid Panosyan-Bouvet : ministre du travail et de l’emploi
Gil Avérous : ministre des sports, de la jeunesse et de la vie associative
Patrick Hetzel : ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche
Guillaume Kasbarian : ministre de la fonction publique, de la simplification et de la transformation de l’action publique
François-Noël Buffet : ministre auprès du premier ministre, chargé des outre-mer
Laurent Saint-Martin : ministre auprès du premier ministre, chargé du budget et des comptes publics

Ministres délégués

Auprès du premier ministre et du ministre de l’Europe et des affaires étrangères : Benjamin Haddad, chargé de l’Europe
Auprès du premier ministre : Nathalie Delattre, chargée des relations avec le Parlement ; Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement ; Marie-Claire Carrère-Gée, chargée de la coordination gouvernementale
Auprès de la ministre du partenariat avec les territoires et de la décentralisation : Françoise Gatel, chargée de la ruralité, du commerce et de l’artisanat ; François Durovray, chargé des transports ; Fabrice Loher, chargé de la mer et de la pêche
Auprès du ministre de l’Intérieur : Nicolas Daragon, chargé de la sécurité du quotidien
Auprès de la ministre de l’éducation nationale : Alexandre Portier, chargé de la réussite scolaire et de l’enseignement professionnel
Auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères : Sophie Primas, chargée du commerce extérieur et des Français de l’étranger
Auprès du ministre de l’économie, des finances et de l’industrie : Marc Ferracci, chargé de l’industrie ; Marie-Agnès Poussier-Winsback, chargée de l’économie sociale et solidaire, de l’intéressement et de la participation ; Marina Ferrari, chargée de l’économie du tourisme
Auprès de la ministre de la transition écologique, de l’énergie, du climat et de la prévention des risques : Olga Givernet, chargée de l’énergie
Auprès du ministre des solidarités, de l’autonomie et de l’égalité entre les femmes et les hommes : Agnès Canayer, chargée de la famille et de la petite enfance

Secrétaires d’Etat

Auprès du ministre de l’intérieur : Othman Nasrou, chargé de la citoyenneté et de la lutte contre les discriminations
Auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères : Thani Mohamed Soilihi, chargé de la francophonie et des partenariats internationaux
Auprès du ministre de l’économie, des finances et de l’Industrie : Laurence Garnier, chargée de la consommation
Auprès du ministre des solidarités, de l’autonomie et de l’égalité entre les femmes et les hommes : Salima Saa, chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes
Auprès du ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche : Clara Chappaz, chargée de l’intelligence artificielle et du numérique

Les équilibres politiques au sein du gouvernement Barnier

Parmi les 17 ministres de plein exercice :
– 7 issus des rangs d’Ensemble pour la République (EPR)
– 3 issus des rangs des Républicains (LR)
– 2 divers droite
– 2 issus des rangs du MoDem
– 1 divers gauche
– 1 issu d’Horizons
– 1 LIOT

Parmi les six ministres rattachés auprès du premier ministre :
– 3 EPR
– 2 LR
– 1 issu des rangs du Parti radical

Parmi les seize ministres délégués et secrétaires d’Etat :
– 5 LR
– 2 DVD
– 2 EPR
– 2 UDI
– 2 personnalités expertes
– 1 Horizons
– 1 MoDem
– 1 LIOT

Source : Matignon

Ce qu’il faut savoir à l’aube de ce samedi 21 septembre

Après avoir transmis une nouvelle liste de noms à Emmanuel Macron, Michel Barnier espère toujours présenter son gouvernement « avant dimanche ». L’entourage du locataire de Matignon, qui a « pleine liberté » pour composer son équipe selon le président, a fait savoir vendredi soir que « l’architecture et la composition finalisées » du gouvernement ont été envoyées à l’Elysée.

La veille, une liste de 38 ministres, dont 16 de plein exercice, avait déjà été présentée au chef de l’Etat. Mais certaines personnalités, marquées très à droite – comme Bruno Retailleau à l’intérieur ou, à la famille, la sénatrice LR Laurence Garnier, opposée au mariage homosexuel – inquiètent au sein de la macronie. Critiquant la droitisation de cet exécutif, le MoDem, malgré plusieurs réunions vendredi autour de François Bayrou, n’a toujours « pas acté » sa participation ou non au gouvernement, a fait valoir le groupe à l’Agence France-Presse.

La gauche, arrivée en tête des législatives, s’indigne aussi d’un futur gouvernement marqué à droite. Ecologistes et insoumis devaient se joindre à des manifestations organisées samedi dans plusieurs villes de France par des associations, des organisations étudiantes, environnementales et féministes contre le tandem Macron-Barnier.

Après la nomination d’Annie Genevard, les syndicats agricoles appellent le gouvernement à faire de l’agriculture une « priorité »

L’alliance syndicale majoritaire en agriculture, FNSEA et Jeunes agriculteurs (JA), appelle la nouvelle ministre Annie Genevard à porter des « mesures financières de première urgence » après la mauvaise moisson et face aux maladies faisant des dégâts parmi les animaux d’élevage. Les syndicats « félicitent Annie Genevard pour sa nomination » dans un communiqué. « Son expérience politique et sa bonne connaissance de la ruralité seront des atouts pour la bonne compréhension des sujets et des réponses urgentes à apporter aux agriculteurs », estiment-ils. FNSEA et JA appellent le nouveau gouvernement « à faire de l’agriculture une priorité pour apaiser la colère et l’incompréhension grandissantes des agriculteurs, déçus par les engagements non tenus après les mobilisations de l’hiver dernier ». « Des mesures financières de première urgence devront être apportées à très court terme en réponse aux pertes sans précédent liées aux mauvaises récoltes et aux crises sanitaires », affirment les organisations alliées aux élections professionnelles. Les syndicats attendent « un véritable plan d’indemnisation des pertes directes et indirectes liées aux maladies ». Face aux pertes de récolte affectant céréaliers et viticulteurs, ils demandent à l’Etat de « faciliter l’accès à des prêts de trésorerie en permettant des réductions de taux et en apportant une garantie publique ». A moyen terme, soulignent les organisations, il est crucial de relancer les travaux parlementaires suspendus suite à la dissolution afin de mettre en œuvre les actions nécessaires pour sauver l’agriculture française. La Coordination rurale, deuxième organisation représentative de la profession, a félicité la nouvelle ministre sur CNews : « On va lui faire confiance, elle sait qu’elle est attendue », a déclaré sa présidente, Véronique Le Floc’h. « Les problèmes n’ont pas été réglés, d’autres sont venus compléter la liste qui était déjà longue. (…) Les trésoreries sont à sec, les jeunes reportent leurs installations faute de visibilité », a souligné l’éleveuse. « Pour pouvoir s’installer il faut des revenus, (…) il faut que ceux qui partent puissent vivre d’une retraite décente », a-t-elle souligné.

A l’éducation, le choix surprenant d’Anne Genetet

L’éducation nationale change de visage pour la cinquième fois en quinze mois. Anne Genetet, députée Renaissance des Français établis hors de France, succède à Nicole Belloubet, ministre depuis février, elle-même précédée par Amélie Oudéa-Castéra, Gabriel Attal et Pap Ndiaye. Elle est accompagnée d’un ministre délégué, Alexandre Portier, député Les Républicains proche de Laurent Wauquiez. Le choix de l’élue de 61 ans, connue à l’Assemblée nationale pour ses travaux sur la défense et la diplomatie, a tout pour surprendre.

« Laisser sa chance au produit » : les réactions en Martinique à la nomination de François-Noël Buffet comme ministre des outre-mer

En remplacement de la macroniste Marie Guévenoux, François-Noël Buffet devient ministre des outre-mer, dans le gouvernement de Michel Barnier. Ce sénateur Les Républicains récupère un portefeuille ultrasensible et émaillé d’urgences, en Nouvelle-Calédonie − où treize personnes sont mortes dans les violences depuis mai − mais aussi en Martinique − en proie aux tensions ces derniers jours −, en Guadeloupe − touchée par des grèves d’agents EDF − ou encore à Mayotte. Des figures du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes (RPPRAC), un collectif en pointe du mouvement contre la vie chère en Martinique, ont appris le nom du nouveau ministre lors d’une action de blocage de supermarchés dans l’est de l’île antillaise. « Il faut laisser sa chance au produit », a ironisé Gwladys Roger, trésorière du collectif, interrogée par l’Agence France-Presse. « A la moindre erreur, il sera sanctionné parce que nous en avons marre des ministres (…) qui ne connaissent rien à nos réalités. » Elle a dit attendre « avec impatience » la venue de M. Buffet en Martinique : « Il y a urgence ». Dans l’île voisine de Guadeloupe, le secrétaire national aux outre-mer du Parti socialiste (PS) Olivier Nicolas estime pour sa part que cette nomination « n’offre qu’une seule satisfaction » : « la fin du rattachement de ce ministère au ministère de l’intérieur qui, depuis le début du second quinquennat Macron en 2022, sonnait comme une relégation et une réduction des problématiques ultramarines aux questions d’ordre public ». Le PS guadeloupéen, dans un communiqué, dit attendre « une implication très forte du premier ministre dans les lourds dossiers ultramarins qui figurent parmi les urgences politiques de la période ».

Le gouvernement Barnier à la loupe

Découvrez ci-dessous l’ensemble des 39 ministres et secrétaires d’Etat du gouvernement de Michel Barnier, parmi lesquels on retrouve huit ont déjà participé à des gouvernements sous la présidence d’Emmanuel Macron.

La santé, Geneviève Darrieussecq, une ministre de plein exercice

Un ministre chasse l’autre. Après cinq mois d’exercice, Frédéric Valletoux, ministre délégué à la santé va céder la place, avenue de Ségur, à Geneviève Darrieussecq. M. Valletoux était ministre délégué, sous la tutelle de Catherine Vautrin (ministre du travail, de la santé et des solidarités) ; Mme Darrieussecq sera ministre de plein exercice, un « signal » que réclamaient les acteurs de la santé depuis l’annonce de la démission du précédent gouvernement.

Le patronat se réjouit que le gouvernement puisse se « mettre au travail »

Les organisations patronales se sont félicitées de la nomination d’un nouveau gouvernement après une longue attente. Sur le réseau social X, le président du Medef Patrick Martin a jugé qu’avec « un gouvernement constitué, une déclaration de politique générale du Premier ministre Michel Barnier à venir, toutes les conditions sont désormais réunies pour redémarrer ». « La France en a besoin », a insisté le dirigeant de la première organisation patronale. Son homologue François Asselin, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), s’est réjoui que « l’exécutif enfin constitué » puisse « se mettre au travail ». « Les enjeux sont considérables pour notre pays et la tâche immense dans un contexte politique loin d’être simple », a ajouté, dans un message envoyé à l’Agence France-Presse (AFP), le chef de la deuxième organisation patronale de France. « Nous souhaitons la réussite du gouvernement en sachant que cette réussite en matière économique ne peut se faire sans celle du secteur marchand composé à 90 % de PME », a conclu M. Asselin. Pour le président de l’Union des entreprises de proximité (U2P) Michel Picon, il y a « de nombreux dossiers en attente » comme « le soutien à la rénovation thermique des logements ». « C’est vital pour la consommation d’énergie des Français et indispensable à la relance des carnets de commandes des artisans du bâtiment, qui s’effondre depuis deux trimestres », a-t-il poursuivi dans un message à l’AFP. Michel Picon appelle aussi le nouveau ministre de l’économie et des finances, Antoine Armand, à reprendre le chantier de la simplification administrative entamé par son prédécesseur Bruno Le Maire, « sans oublier la stabilité fiscale des TPE [très petites entreprises] et PME [petites et moyennes entreprises] ». Si les impôts et taxes devaient être augmentés, ce serait « une catastrophe pour les petites entreprises, pour leurs investissements et l’emploi », anticipe-t-il.

François Hollande estime qu’« il y aura sûrement » à censurer le gouvernement et que c’est aux socialistes de déposer la motion

« En fonction de ce que [M.Barnier] annoncera devant l’Assemblée nationale, il y aura sûrement une censure à établir. Mais je propose que ce soit les socialistes, eux-mêmes, avec ce souci de responsabilité, de crédibilité, qui présentent éventuellement cette motion de censure », plutôt que les « insoumis », a déclaré l’ancien président François Hollande, samedi soir sur TF1, après le dévoilement du gouvernement Barnier. Celui qui est redevenu député de Corrèze en juillet, a déclaré que le gouvernement Barnier va mener « la même politique que celle qui a été suivie depuis l’élection présidentielle de 2022, avec un tournant à droite plus marqué », « plus dure pour les Françaises et les Français, compte tenu de la composition du gouvernement ». « La question que je me pose c’est