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Cinq ans après l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen : un rappel douloureux pour la ville et ses habitants

Cinq ans se sont écoulés depuis la nuit tragique du 25 au 26 septembre 2019, lorsque l’usine Lubrizol, établie sur la rive gauche de Rouen depuis 1954 et classée Seveso seuil haut, a été ravagée par un violent incendie. Les images de ce sinistre restent gravées dans les mémoires des habitants de Rouen et des villes avoisinantes. Près de 10 000 tonnes de produits chimiques ont brûlé sur le site de Lubrizol et de son voisin Normandie Logistique, créant un énorme nuage de fumée noire mesurant 22 km de long et 6 km de large.

Bien que l’incendie n’ait pas fait de victimes, la population a été plongée dans la panique au réveil. Les habitants se souviennent encore de cette journée qui a marqué la ville de Rouen. Trois journalistes de France Bleu Normandie ont témoigné de l’impact de cet événement sur la population. Thomas Schonheere, co-présentateur de la matinale de la radio à l’époque, se souvient du chaos et de l’incertitude qui ont régné dans les premières heures de l’incident. Les appels des auditeurs affolés ont afflué, confirmant la gravité de la situation.

La journée du 26 septembre 2019 a été marquée par des événements inquiétants et une ambiance pesante. Un immense nuage de fumée noire a enveloppé la ville de Rouen, entraînant la fermeture des établissements scolaires dans plusieurs communes et incitant la population à éviter les déplacements non essentiels. Les journalistes de France Bleu Normandie ont été en première ligne pour informer la population et relayer les consignes de sécurité.

La nuit de l’incendie, la ville de Rouen est restée silencieuse et lugubre, marquée par les traces de suie laissées par l’immense panache de fumée noire. Les habitants ont été confrontés à un traumatisme collectif, réalisant soudainement les dangers potentiels des industries chimiques présentes dans leur région. Certains ont même choisi de quitter la ville, incapables de faire face à la peur et à l’incertitude.

Les jours qui ont suivi l’incendie ont été marqués par une mobilisation citoyenne sans précédent. Les habitants ont exigé transparence et vérité sur les circonstances de l’incendie. Des manifestations ont eu lieu, réclamant des réponses et des actions concrètes pour assurer la sécurité des populations. Des plaintes ont été déposées, mettant en lumière les failles dans la prévention des risques industriels en France.

La société Lubrizol a été mise en examen pour divers chefs d’inculpation liés à l’incendie, mais les causes exactes du sinistre restent floues. Les victimes attendent toujours que justice soit rendue. En juin 2020, un rapport du Sénat a souligné les failles du système de prévention des risques industriels en France et a critiqué le gouvernement pour son manque de réactivité. En réponse, des mesures de sécurité ont été renforcées, notamment avec la mise en place du dispositif FR-Alert pour informer la population en cas d’accident grave.

Malgré les efforts déployés pour renforcer la sécurité des sites industriels, les habitants de Rouen restent marqués par les stigmates de l’incendie de Lubrizol. Une étude menée par le COP HERL de l’université de Rouen a révélé l’absence de contamination chez les habitants, mais a souligné la présence de substances toxiques dans l’environnement. Les recommandations des scientifiques mettent en lumière la nécessité d’une surveillance accrue des sols et des rivières pour prévenir toute pollution future.

En conclusion, l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen reste un événement traumatisant pour la ville et ses habitants, cinq ans après les faits. Les leçons tirées de cette catastrophe ont conduit à des actions concrètes pour renforcer la sécurité des populations et prévenir de nouveaux incidents. La vigilance reste de mise, afin d’éviter qu’une telle tragédie ne se reproduise à l’avenir.