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Crise des services d’urgence dans les hôpitaux français cet été

Une enquête récente menée par le syndicat Samu-Urgences de France a révélé une situation préoccupante concernant la fermeture des services d’urgence dans les hôpitaux français pendant les mois de juillet et août 2024. Sur les 331 services d’urgence interrogés, 202 ont dû fermer au moins une fois pendant l’été, soit 61% des répondants. Cette statistique est en augmentation par rapport à l’année précédente, où 163 services avaient été contraints de fermer leurs portes.

Difficultés persistantes pour les Smur

Samu-Urgences de France a également mis en lumière les difficultés rencontrées par les Services Mobiles d’Urgence et de Réanimation (Smur) cet été. Près de 80% des Smur n’ont pas pu fonctionner en continu, avec 127 services ayant dû fermer au moins une fois et 48 connaissant des fermetures fréquentes ou continues. Ces chiffres sont en augmentation par rapport à l’année précédente, soulignant une situation critique qui met en péril la prise en charge des patients en situation d’urgence.

Impact sur les lits de réanimation et d’hospitalisation

En parallèle, l’enquête a révélé que 23% des établissements hospitaliers ayant répondu ont fermé des lits de réanimation de manière durable cet été, en plus des fermetures estivales habituelles. Cela représente près de 270 lits de réanimation fermés dans 56 établissements, ce qui soulève des inquiétudes quant à la capacité des hôpitaux à répondre aux besoins des patients les plus gravement atteints.

Concernant les lits de médecine, chirurgie et obstétrique, 65% des établissements ont fermé des lits de manière durable, totalisant plus de 1.500 lits supplémentaires fermés pendant la période estivale. Cette situation met en évidence un manque de ressources et de personnel dans les hôpitaux, compromettant la qualité des soins dispensés aux patients.

Engorgement des services d’urgence et maltraitance institutionnelle

Samu-Urgences de France a souligné que l’engorgement des services d’urgence était particulièrement critique cet été, entraînant une augmentation du nombre de patients attendant sur des brancards. Le syndicat dénonce une forme de « maltraitance institutionnelle » consistant à laisser les patients attendre pendant de longues heures voire plusieurs jours dans les couloirs des urgences faute de lits disponibles. Cette situation met en péril la sécurité des patients, y compris ceux nécessitant une prise en charge médicale immédiate.

Propositions d’amélioration et solutions en cours de déploiement

Pour remédier à cette crise, Samu-Urgences de France propose plusieurs mesures, notamment l’interdiction d’hospitaliser des patients dans les couloirs et la création de places spécifiques pour les patients non programmés. Le syndicat plaide également pour une réflexion stratégique sur l’organisation des services d’urgence afin d’améliorer leur efficacité et leur accessibilité.

Fin août, le ministre délégué à la Santé a assuré que des solutions étaient en cours de déploiement pour faire face à cette crise. Les Services d’accès aux soins (SAS) ont été mis en place dans 93% des territoires et seront généralisés d’ici fin septembre. De plus, les cliniques privées vont bientôt participer à la permanence des soins, contribuant ainsi à soulager la pression sur les hôpitaux publics.

En conclusion, la crise des services d’urgence dans les hôpitaux français cet été soulève des préoccupations majeures quant à la capacité du système de santé à répondre aux besoins des patients. Il est impératif que des mesures concrètes soient prises pour améliorer la prise en charge des urgences et garantir une équité d’accès aux soins pour tous les citoyens.