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En visite en Argentine ce week-end pour une réunion avec son homologue lors du sommet du G20, Emmanuel Macron va rendre hommage aux Français arrêtés, torturés et tués en décembre 1977 par la dictature militaire argentine. Il se rendra à Buenos Aires pour cet hommage symbolique avant de rencontrer le président ultralibéral et proche de Donald Trump, Javier Milei.

Le président français est arrivé à Buenos Aires samedi soir et a déjà eu un dîner avec son homologue. L’objectif affiché est de le reconnecter avec le consensus international et les priorités du G20, auquel ils participeront ensuite au Brésil.

Avant de rencontrer Javier Milei à la Casa Rosada, le palais présidentiel, Emmanuel Macron, accompagné de son épouse Brigitte Macron, déposera une gerbe au pied de l’église de la Santa Cruz, lieu de mémoire de la résistance contre la dictature de 1976 à 1983. L’Élysée parle d’un message fort pour dire que la France n’oublie pas.

En décembre 1977, plusieurs membres fondateurs des Mères de la Place de Mai, qui demandaient des informations sur leurs proches disparus, ont été arrêtés, torturés et assassinés après s’être réunis dans cette église. Parmi les victimes figuraient les religieuses françaises Léonie Duquet et Alice Domon, enlevées puis tuées dans un « vol de la mort » de la dictature, jetées au large du Rio de la Plata depuis un avion. Au total, au moins 22 Français ont été recensés parmi les morts ou disparus de cette époque.

Il est important de noter que le président Milei et sa vice-présidente Victoria Villaruel sont accusés de révisionnisme par des organisations de défense des droits humains. Ils préfèrent parler de « guerre » contre des « guérillas » d’extrême gauche plutôt que de « dictature », pour minimiser la responsabilité de l’armée.

En juillet, six députés du parti au pouvoir ont rendu visite en prison à Alfredo Astiz et à d’autres ex-militaires condamnés pour crimes contre l’humanité. Astiz, ex-capitaine de marine de 73 ans, a été condamné à deux reprises en Argentine à la perpétuité, notamment pour l’enlèvement et la disparition des religieuses françaises. En France, il a été condamné en son absence à la prison à vie en 1990 pour le même dossier.

Des proches de Français disparus ont demandé au président Macron de transmettre leur inquiétude sur l’hypothétique libération d’Alfredo Astiz à son homologue argentin. L’entourage d’Emmanuel Macron assure qu’il n’y a pas de remise en cause des procédures judiciaires qui ont abouti à la condamnation des personnes responsables.

Jean-Pierre Lhande, président de l’Association des parents et amis des Français disparus en Argentine, estime que l’hommage présidentiel est insuffisant. Il demande depuis des années la nomination d’un responsable en France pour la recherche des Français disparus en Argentine.