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RÉCIT – Le projet de loi de finances est un moment crucial pour tout gouvernement. C’est une épreuve à la fois physique et mentale pour les ministres et les parlementaires qui sont en première ligne.

Alain Lamassoure, alors ministre délégué au Budget d’Alain Juppé, se tient debout devant l’Assemblée nationale. Son regard parcourt la salle, observant les visages familiers de ses alliés et ceux des opposants qui scrutent le moindre de ses gestes. Il se compare à un chef d’orchestre, capable de susciter à volonté les applaudissements ou les huées. Ce jour-là, en octobre 1996, il présente le projet de loi de finances sans aucune note, récitant des chiffres pendant une heure. Seul Valéry Giscard d’Estaing avait réussi un tel exploit lors de son mandat à l’Économie et aux Finances dans les années 1969-1974.

L’exercice de mémoire auquel Alain Lamassoure se soumet est une épreuve à la fois psychologique et physique. Il doit non seulement maîtriser les chiffres et les données économiques, mais aussi gérer la pression de l’Assemblée nationale et de l’opinion publique. Les enjeux sont énormes, et les décisions prises lors de ce rendez-vous annuel auront des répercussions sur l’ensemble du pays.

Vivre sous pression, c’est le lot des ministres et des parlementaires qui doivent jongler avec des chiffres et des budgets colossaux. Chaque erreur peut avoir des conséquences désastreuses, et chaque succès est salué comme une victoire. Le budget de l’État est au cœur de toutes les attentions, et sa gestion est scrutée de près par les citoyens et les médias.

L’art de présenter un projet de loi de finances sans note est un exercice périlleux qui demande une préparation minutieuse et une grande maîtrise de soi. Les ministres et les parlementaires doivent être prêts à affronter les critiques et les questions des députés, tout en défendant leurs choix et leurs orientations politiques.

En définitive, le budget de l’État est bien plus qu’une simple loi financière. C’est le reflet des priorités et des valeurs d’un gouvernement, ainsi que le symbole de sa capacité à gérer les affaires publiques de manière responsable et transparente. Vivre sous pression, c’est accepter de porter sur ses épaules le poids de l’avenir de tout un pays.