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Un peu plus d’une semaine après la découverte du corps de Philippine dans le bois de Boulogne, le meurtre de l’étudiante continue d’interroger sur le parcours judiciaire de Taha O., le principal suspect. Ce Marocain de 22 ans, arrêté mardi dernier en Suisse, avait déjà été condamné pour viol en 2021. Sa première victime prend ce dimanche la parole dans une lettre adressée à l’AFP.

### Le témoignage poignant de la première victime

La jeune femme, qui a requis l’anonymat, écrit : « J’ai tout fait pour que ce qui m’est arrivé ne se répète pas ». Elle y retrace son combat judiciaire : le dépôt de plainte, le procès, la condamnation de son violeur. « J’ai tenu bon (…) en me disant que ma démarche protègerait d’autres femmes », appuie-t-elle avant de dénoncer les failles de la justice. « Pourquoi le système pénitentiaire a-t-il failli à prévenir cette récidive ? », s’interroge-t-elle.

### Hommage à Philippine et sa famille

Son message s’adresse également aux proches de l’étudiante de 19 ans. « Je pense à Philippine et à sa famille, et je suis immensément triste », écrit-elle, avant de poursuivre : « J’aimerais les réconforter, la réconforter, mais je ne fais face qu’au vide insupportable laissé par sa mort ».

### Appels à l’action pour prévenir les crimes sexistes et sexuels

Parmi les pistes avancées par la femme pour prévenir d’autres cas similaires, elle demande à l’État davantage de moyens pour prévenir « la récidive des crimes sexistes et sexuels ». Elle appelle également à l’ouverture d’une commission d’enquête sur la récidive. Elle répond enfin aux polémiques liées au statut de Taha O., sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Le « dysfonctionnement » de l’OQTF ne doit pas « oblitérer la question primordiale de la récidive », nuance-t-elle.