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Deux nouveaux ministres nommés dans le gouvernement Barnier, dont une en charge du Handicap

Non pas 39, mais… 41. Matignon a procédé ce vendredi à un petit remaniement ministériel, cinq jours après son installation, en nommant deux nouveaux ministres qui semblaient avoir été oubliés dans la première mouture : au Handicap et au ministère des Armées. Ainsi, Charlotte Parmentier-Lecocq, députée Horizons du Nord, a été nommée ministre déléguée auprès du ministre des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Égalité entre les femmes et les hommes, chargée des Personnes en situation de handicap, indique l’Élysée. Elle succède à Fadila Khattabi, en charge du sujet sous les précédents gouvernements d’Élisabeth Borne puis de Gabriel Attal. Dans la première version du gouvernement présentée samedi soir par l’Élysée, il ne figurait qu’un ministre des Solidarités, de l’autonomie et de l’égalité entre les femmes et les hommes, Paul Christophe, sans mention du handicap.

Jean-Louis Thiériot, député LR de Seine-et-Marne, a été nommé ministre délégué auprès du ministre des Armées et des Anciens combattants, Sébastien Lecornu. Il avait déjà été pressenti pour rejoindre ce même ministère avant la nomination du gouvernement Barnier. L’ancienne secrétaire d’État en charge des Anciens combattants, Patricia Mirallès, avait quitté son ministère sans passation de pouvoir, « par la petite porte » de ses propres mots, selon Midi Libre.

Absence critiquée

L’absence d’un ministre en charge du Handicap, à moins d’un mois de la fin des Jeux paralympiques, qui disait-on devaient lancer la France dans une nouvelle trajectoire sur ces sujets, avait fait couler beaucoup d’encre ces dernières heures. « J’attendais un positionnement bien plus fort au regard de tout ce qui a été dit ces derniers mois », déplorait mardi auprès du Parisien Michaël Jérémiasz, ancien athlète paralympique et engagé pour la reconnaissance des droits des personnes en situation de handicap.

Sur RTL lundi, le célèbre athlète français quadri amputé Philippe Croizon avait fustigé quant à lui un « manque de considération » à l’égard des « 12 millions de Français en situation de handicap » et de leurs aidants. « Le gouvernement Barnier ne compte aucun ministère dédié au handicap… mais un ministère titanesque sans secrétaire d’État », avait aussi déploré sur X le collectif Handicaps, qui regroupe 54 associations nationales de personnes handicapées et leurs familles. « Oubli total des personnes en situation de handicap dans le nouveau gouvernement » alors que « le handicap est première cause de discriminations en France », avait aussi dénoncé de son côté l’association APF-France Handicap.

Mardi, la porte-parole du nouveau gouvernement Maud Bregeon avait tenté d’éteindre la polémique, assumant cette absence décriée. « C’est une des priorités, de façon indéniable de ce gouvernement », avait-elle assuré, estimant que « ce qui compte, ce seront les actions plus que les mots ». Le ministre des Solidarités et de l’Autonomie Paul Christophe avait assuré la veille que « le handicap sera un point absolument central de mon engagement au sein de ce ministère ». L’exécutif semble finalement avoir voulu rectifier le tir avec une nomination.

Priorités du gouvernement

Quant aux Anciens combattants, les députés insoumis membres de la Commission défense avaient déploré ce mercredi l’absence d’un secrétariat dédié, « l’impréparation qui frise le mépris, faisant de ce ministère une variable d’ajustement, constitue un symbole désastreux vis-à-vis des anciens combattants ». « En 2023, la France compte 120 000 personnes bénéficiaires d’une pension militaire d’invalidité », avaient-ils rappelé dans un communiqué, soulignant au passage que cette absence « pose de réels problèmes », « dans le contexte du 80e anniversaire de la Libération ».

Le nouveau gouvernement s’est brièvement réuni lundi pour la première fois à l’Élysée autour du chef de l’État. L’équipe devait se réunir à nouveau ce vendredi de 15 heures à 18 heures pour un « séminaire gouvernemental », a indiqué Matignon. En ligne de mire, la préparation de la déclaration de politique générale de Michel Barnier devant l’Assemblée nationale, prévue mardi 1er octobre. Elle sera suivie par la photo officielle du gouvernement, qui sera prise à Matignon, sans le président Emmanuel Macron mais en présence donc des nouveaux ministres, nommés in extremis.

Les réactions

Le remaniement ministériel a suscité des réactions diverses. Certains saluent la nomination de Charlotte Parmentier-Lecocq en tant que ministre déléguée en charge du Handicap. Cependant, d’autres critiquent le retard pris dans cette nomination cruciale, soulignant l’importance de donner une voix aux personnes en situation de handicap au sein du gouvernement.

De même, la nomination de Jean-Louis Thiériot en qualité de ministre délégué auprès du ministère des Armées et des Anciens combattants a été accueillie avec intérêt par certains, mais d’autres soulignent la nécessité d’une attention plus soutenue envers cette communauté.

En conclusion, le remaniement ministériel récent semble vouloir rectifier certaines lacunes dans la composition du gouvernement Barnier. Il reste à voir comment ces nouveaux ministres aborderont leurs responsabilités et travailleront en collaboration avec leurs collègues pour répondre aux attentes de la population française.