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Deux policiers condamnés avec sursis pour la noyade d’une collègue à Paris

Le 5 janvier 2018, Amandine Giraud est décédée lors d’un entraînement avec la brigade fluviale de Paris. Ses deux collègues ont été reconnus coupables d’homicide involontaire et condamnés à 12 mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Paris.

Julien R., pilote du bateau et moniteur de plongée, et Vincent E., chef de bord, ont été jugés responsables de la noyade de leur collègue. Bien que leur condamnation ne soit pas inscrite dans leur casier judiciaire, ils ont été reconnus coupables des faits qui leur étaient reprochés.

Lors du procès qui s’est tenu en juin, le parquet avait requis des peines plus lourdes contre les deux policiers. Vincent E. risquait 18 mois de prison avec sursis, tandis que Julien R., plongeur expérimenté sur le Zodiac au moment de l’accident, encourait 2 ans de prison avec sursis.

Un drame lors d’un entraînement

Le drame s’est déroulé lors d’un exercice d’entraînement le long de la Seine en crue, à proximité de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Amandine Giraud, âgée de 27 ans, a été emportée par le courant alors qu’elle plongeait dans un bras étroit du fleuve. Malgré les efforts de ses collègues pour la sauver, son corps n’a été retrouvé que plusieurs mois plus tard, à une centaine de mètres du lieu de l’accident.

Au cours du procès, la mère d’Amandine Giraud a décrit sa fille comme une « jeune femme solaire » qui aimait l’eau et pour qui c’était un environnement naturel. Elle a exprimé sa colère face à la manière dont l’affaire a été traitée par les autorités policières, regrettant que la recherche de sa fille n’ait pas été une priorité.

Des erreurs lors de l’intervention

Le jour de l’accident, Amandine Giraud a plongé pour la première fois lors de l’exercice. Après une première immersion de quelques secondes, elle est remontée à la surface en agitant la main, signalant ainsi un problème. Malgré les tentatives de ses collègues pour la secourir en tirant sur la ligne de vie, ils n’ont pas réussi à la sauver en raison du fort courant.

Julien R. a affirmé avoir agi conformément aux directives reçues et aux règlements en vigueur, pensant que la victime était en sécurité grâce à son gilet de sauvetage. Cependant, il s’est avéré que le robinet permettant de gonfler le gilet était fermé de manière anormale, ce qui a compromis la sécurité de la plongeuse.

Vincent E. a également témoigné lors du procès, reconnaissant que l’exercice aurait dû être annulé compte tenu des conditions météorologiques et du niveau d’eau élevé dans la Seine. Il a souligné son manque d’informations et de compétences pour gérer la situation de manière adéquate.

Un verdict attendu

La condamnation des deux policiers pour homicide involontaire a été accueillie avec soulagement par la famille et les proches d’Amandine Giraud. Malgré le caractère avec sursis de la peine, cette décision de justice marque une reconnaissance officielle des erreurs commises lors de l’entraînement qui a coûté la vie à la jeune policière.

Le tribunal correctionnel de Paris a souligné lors du verdict que la condamnation des deux policiers ne serait pas inscrite dans leur casier judiciaire, ce qui suscite des interrogations quant à la portée réelle de cette décision. Néanmoins, il s’agit d’une étape importante dans la recherche de vérité et de justice pour Amandine Giraud et sa famille.

En conclusion, l’affaire de la noyade de la policière Amandine Giraud lors d’un entraînement avec la brigade fluviale de Paris a soulevé des questions sur la sécurité des opérations policières en milieu aquatique. Les circonstances de l’accident ont mis en lumière des lacunes dans la formation et la préparation des agents, ainsi que dans la gestion des situations d’urgence. Il est essentiel que de telles tragédies servent de leçon pour améliorer les protocoles et les procédures afin d’éviter que de tels drames ne se reproduisent à l’avenir.