Rapatriement de quatre otages par le Hamas à la Croix-Rouge
Publié le 26 février à 23h40, mis à jour le 27 février à 01h17
À Ramallah, en Cisjordanie, une scène émouvante se déroule alors que la foule se rassemble mercredi soir pour accueillir les prisonniers palestiniens fraîchement libérés d’une prison israélienne. Les corps des quatre otages retenus dans la bande de Gaza depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 ont finalement été acheminés vers Israël dans la nuit, en échange de plus de 600 prisonniers palestiniens.
Le Hamas a rendu à la Croix-Rouge, en toute discrétion, les quatre dépouilles des otages israéliens décédés à Gaza. En parallèle, Israël a libéré environ 625 détenus palestiniens dans le cadre d’un fragile cessez-le-feu après quinze mois de conflit. Cet échange, le dernier prévu dans le cadre de la trêve médiatisée par le Qatar, l’Égypte et les États-Unis, est entré en vigueur le 19 janvier dernier dans la bande de Gaza. La première des trois phases de cette trêve doit se clôturer samedi.
Dans la nuit, le bureau du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a confirmé avoir reçu les cercueils contenant les dépouilles de quatre otages enlevés lors de l’attaque du 7 octobre 2023 et retenus à Gaza depuis. Le processus d’identification a immédiatement débuté. « Israël a reçu les cercueils de quatre otages décédés par l’intermédiaire de la Croix-Rouge », a déclaré le bureau dans un communiqué. « Les cercueils ont été transférés, avec la médiation égyptienne, à une unité (de l’armée) au point de passage de Kerem Shalom. Un processus d’identification préliminaire a maintenant commencé sur le sol israélien », a-t-il ajouté. « Conformément aux exigences israéliennes », la remise s’est faite « sans cérémonies du Hamas », rompant avec les pratiques antérieures. Les médias israéliens ont confirmé les identités des quatre otages comme étant Ohad Yahalomi, Tsachi Idan, Itzik Elgarat et Shlomo Mansour, tel que précédemment rapporté par le Hamas.
Un accueil chaleureux à Ramallah
Le premier bus transportant les prisonniers palestiniens est arrivé dans la nuit à Ramallah, en Cisjordanie occupée. Vêtus du traditionnel keffieh et de vestes pour dissimuler leurs uniformes de prison, ces individus sont descendus du bus devant une foule compacte qui les a accueillis chaleureusement, avant de subir un rapide bilan de santé. Des jeunes et des moins jeunes ont entonné des chants de louanges, se frayant un chemin parmi la foule. Certains ont même été portés sur les épaules de leurs amis ou de leurs proches pour donner des interviews, s’interrompant parfois pour étreindre des membres de leur famille. Deux responsables du mouvement islamiste palestinien avaient précédemment affirmé que 625 prisonniers palestiniens seraient libérés dans le cadre de cet échange.
Selon une source proche, il s’agit de 602 Palestiniens qui auraient dû être relâchés le 22 février en échange de six Israéliens relâchés par le Hamas, ainsi que de 23 femmes et mineurs.
Des négociations en cours
Alors que la première phase de la trêve tire à sa fin le 1er mars, l’incertitude plane quant à la suite des événements. Celle-ci, fragilisée par des accusations mutuelles de violation, a déjà été mise à rude épreuve à plusieurs reprises. L’armée israélienne a d’ailleurs indiqué avoir frappé des postes de lancement de projectiles à Gaza après avoir repéré un tir tombé dans le territoire palestinien.
Les termes de la deuxième étape, censée débuter le 2 mars et aboutir à la fin définitive de la guerre ainsi qu’à la libération de tous les otages encore retenus à Gaza, restent encore à négocier. Mardi soir, l’émissaire du président américain Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a déclaré qu’il y avait « beaucoup de progrès » en vue d’une reprise des pourparlers. Il a également annoncé qu’Israël enverrait une équipe de négociateurs « soit à Doha soit au Caire, où les négociations vont commencer ».
Après la suspension des libérations de prisonniers palestiniens, le Hamas avait accusé Israël de mettre en péril l’accord de trêve et avait appelé les pays médiateurs à intervenir. Le Hamas s’était dit prêt à remettre à Israël tous les otages restants « en une seule fois » durant cette deuxième phase. Selon les informations fournies par l’armée israélienne, sur les 251 otages enlevés le 7 octobre en Israël, 62 sont toujours détenus à Gaza, dont 35 ont perdu la vie.