L’IA au service du diagnostic et du traitement du cancer au CHU de Nantes
Par Laure Gentil
Publié le 12 févr. 2025 à 9h09
L’intelligence artificielle (IA) est actuellement au centre de toutes les discussions, notamment suite à un sommet sur le sujet qui s’est tenu à Paris le mardi 11 février 2025. Le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Nantes se positionne également dans cette mouvance. Son service d’anatomie et de cytologie pathologiques s’engage à embrasser ce que le CHU qualifie de « véritable révolution numérique ».
Une initiative révolutionnaire
Le CHU de Nantes a décidé de se lancer dans une initiative novatrice visant à intégrer l’intelligence artificielle dans le processus de diagnostic et de traitement des cancers, une étape cruciale dans la lutte contre cette maladie dévastatrice qui demeure la première cause de mortalité en France, avec 157 400 décès enregistrés en 2023.
Cette avancée technologique permettra aux pathologistes de passer d’une interprétation des tissus et des cellules à travers des microscopes à une analyse directe sur un écran d’ordinateur, utilisant des outils de pointe. Toutefois, l’IA ne vient pas se substituer à l’analyse des experts, mais vise à les assister dans l’amélioration de la prise en charge des patients atteints de cancer.
Une révolution numérique en marche
En effet, grâce à cette révolution numérique, la pathologie connaît un tournant historique. Les pathologistes pourront interpréter les lames de façon plus précise et rapide grâce au numérique. De plus, la création de collections de lames numériques et le développement de l’intelligence artificielle multimodale permettront une adaptation plus personnalisée des traitements pour les patients.
Les algorithmes mis en place auront pour mission d’améliorer la précision et la rapidité du diagnostic, de détecter des lésions imperceptibles pour l’œil humain telles que des mutations génétiques, de prédire l’évolution de la maladie et de calculer la probabilité de réponse au traitement.
L’émergence d’un nouveau métier
Le CHU de Nantes prévoit que cette révolution numérique conduira à l’émergence d’un nouveau métier, celui de « pathologiste – data scientist », favorisant ainsi une médecine toujours plus intégrée, innovante et précise. Le docteur Raphaël Bourgade, Médecin pathologiste et Data Scientist au CHU de Nantes, témoigne de l’importance de cette évolution en déclarant : « Suite à mes études de médecine en Anatomie Pathologique, j’ai souhaité poursuivre par un cursus en mathématiques, afin de développer la recherche en intelligence artificielle au CHU de Nantes. Ce parcours hybride nous offre ainsi l’expertise nécessaire à la conception de nos propres algorithmes, tout en garantissant leur fiabilité. »
En somme, l’intégration de l’intelligence artificielle dans le diagnostic et le traitement du cancer au CHU de Nantes représente non seulement une avancée technologique majeure, mais ouvre également la voie à une médecine plus personnalisée et efficace pour les patients atteints de cette maladie redoutable.
