Gérard Gruau, directeur de recherche émérite au CNRS et vice-président de l’association des Hydrophiles de Redon, a récemment partagé des réflexions sur les inondations qui ont frappé la région d’Ille-et-Vilaine en janvier 2025. Une crue exceptionnelle de la Vilaine a suscité des préoccupations quant à l’accélération de ces phénomènes naturels.
Alors que la sécheresse était au centre des préoccupations en 2023, l’année 2025 apporte son lot de défis avec une surabondance de pluie, comme l’explique Gruau. Son expertise dans le domaine de l’eau et des pollutions agricoles l’a conduit à examiner de près les données climatiques. Selon ses observations, le mois de janvier 2025 a enregistré des précipitations records de 200 mm, dépassant les relevés antérieurs. Cette tendance vers des mois de janvier de plus en plus pluvieux a été constatée depuis les années 1980, avec des extrêmes en 1995, 2001, 2013 et 2025.
Lors du salon du Carrefour des gestions locales de l’eau à Rennes, Gruau a pris connaissance du programme Explore 2, qui prévoit des étés plus chauds et secs dans l’ouest européen, ainsi que des hivers plus humides et variables. Ces projections climatiques soulèvent des incertitudes quant aux risques de crues dans la région.
Gruau met également en lumière les responsabilités humaines dans l’aggravation des inondations. L’urbanisation croissante de la ville de Redon, notamment la destruction des zones humides et l’imperméabilisation des sols, a contribué à intensifier les phénomènes extrêmes. Il souligne l’importance de renaturer les zones humides et de repenser l’aménagement urbain pour limiter les dégâts causés par les inondations.
En envisageant des solutions telles que l’expropriation des habitants vivant dans des zones à risque, Gruau soulève des questions délicates sur la gestion des catastrophes naturelles. Il met en garde contre une potentielle remise en question de la solidarité assurantielle face à ces événements récurrents.
Le scientifique appelle à une prise de conscience collective sur la nécessité de s’adapter à un environnement de plus en plus volatile. Il invite les décideurs politiques du Pays de Redon à prendre des mesures concrètes pour renforcer la résilience face aux inondations et à repenser l’urbanisme en intégrant pleinement les risques climatiques.
Dans un contexte où les événements climatiques extrêmes se multiplient, Gruau exhorte à une réflexion profonde sur la manière dont la société peut mieux gérer les crises environnementales. Il met en garde contre l’oubli rapide qui succède souvent aux catastrophes naturelles et appelle à une action proactive pour anticiper et atténuer les effets des inondations et des sécheresses à venir.
En définitive, Gérard Gruau souligne la nécessité d’une approche holistique et préventive pour faire face aux défis posés par les changements climatiques et les phénomènes extrêmes. Il espère que les leçons tirées des inondations de janvier 2025 serviront de catalyseur pour des actions concrètes visant à protéger les populations et l’environnement des futures catastrophes.